Art Basel Miami Beach, les choix de Cédric Morisset
Propos recueillis par Yamina Benaï
Sam Moyer chez Sean Kelly
“Connue pour son corpus d’œuvres variées, Sam Moyer propose avec Georgia une approche sculpturale de la peinture en confrontant de la toile teinte à des plaques de marbre récupérées dans le milieu de la construction, et sur lesquelles elle n’intervient pas. Ces éléments ready made arrivent non seulement au hasard avec leur histoire, mais aussi avec une géographie dessinée par la nature. Une nouvelle approche du rapport supports/surfaces qui me touche et directement en relation avec l’univers des arts décoratifs dans lequel j’évolue.”
John Baldessari chez Marian Goodman
“La phrase de cette toile est tirée des titres cinglants de Francisco de Goya pour ses séries imprimées “Désastres de la guerre”, débutées en 1810. Celle-ci dénonce les horreurs de la violence en la combinant avec l’image d’une banale enveloppe. Baldessari est ici moins intéressé par les relations logiques entre l’image et le texte que par “les sauts conceptuels que les gens peuvent faire d’un bout d’information à l’autre et comment ils peuvent remplir l’espace”. Il s’agit là d’une des séries les plus connues de Baldessari de la fin des années 1990.”
Tom Wesselmann chez Almine Rech
“Entre 1967 et 1998, Tom Wesselmann a réalisé 27 “Smokers”. Le premier est aujourd’hui au Moma de New York, celui exposé par Almine Rech est le troisième, à la fois extraordinaire par sa rareté et sa beauté. Chef-d’œuvre.”
Keith Haring chez Van de Weghe
“L’œuvre de Keith Haring m’est chère car, tout au long de sa carrière, celui-ci s’est engagé artistiquement et politiquement dans les grands sujets de société de son époque, en luttant contre le racisme, l’apartheid, l’homophobie, la discrimination, le nucléaire... Réalisée avant qu’il contracte le virus du sida en 1988, cette peinture en est une des meilleures incarnations.”
Fausto Melotti chez Mazzoleni (London-Turin)
“J’aime tout chez cet artiste italien aux talents multiples, de la céramique à la sculpture et plus particulièrement celle-ci. Considérées comme précurseurs du minimalisme et de l’arte povera, ses œuvres ont également souvent un caractère plus théâtral et narratif par l’adjonction ironique de figurines et de petits objets, sans pour autant abandonner la rigueur structurelle et métallique qui les sous-tend. Bien que cette sculpture soit une édition de 4 et non une pièce unique, elle combine abstraction et narration dans un équilibre parfait et précieux. Objet de désir.”
Actuellement à la Carpenters Workshop Gallery
•Vincent Dubourg, “Vortex”, jusqu’au 23 décembre, New York.
•Wonmin Park, “Plain Cuts”, jusqu’au 23 décembre, Paris.
•Atelier Van Lieshout, “Furnification”, jusqu’au 23 décembre, Paris.
•Andrea Branzi, “Sassi E Legni”, jusqu’au 23 décembre, Londres.
•Pop-up galerie à San Francisco jusqu’au 17 janvier 2018.
Et aussi...
•Publication de Carpenters Workshop Gallery, un livre qui revient sur 12 années passionnées dans l’univers du Collectable design (janvier 2018, éditions Rizzoli).
•En 2018 : de grandes expositions dans les galeries, dont Rick Owens au printemps à New York, et Mathieu Lehanneur à Paris.
•Un nouveau lieu top-secret à New York au printemps 2018 (en addition de la galerie).
http://carpentersworkshopgallery.com