Pourquoi faut-il absolument voir l'exposition consacrée à Joel Meyerowitz ?
L’été gâte les fans de photographie. Deuxième épisode d’une sélection d’évènements incontournables. La galerie Polka dévoile des merveilles signées de l’immense Joel Meyerowitz.
Que dire de ce photographe ? Qu’il a fait partie des artistes qui, incontestablement, ont inventé le vocabulaire de l’art photographique ? Est-ce assez ? Faut-il ajouter qu’à 85 ans, il fait figure de figure tutélaire et pionnière, aux côtés de Saul Leiter ou William Eggleston, sans oublier l’extraordinaire Yevonde Middleton, actuellement à l’honneur de la National Portrait Gallery londonienne, de la photographie en couleurs ? Assurément, puisque faire l’histoire, la construire concrètement, ce n’est pas rien, bousculer les codes, offrir à son art de nouvelles perspectives, des expressions inédites, relevant les défis afférents (la gestion de la lumière, la maîtrise des tirages, mettons). La toujours formidable galerie Polka - qui présente aussi ces jours-ci des œuvres d’Elliott Erwitt et de Joakim Eskildsen -, accroche sur ses murs 23 tirages (d'une qualité exceptionnelle) en formats XXL, qui offrent à son regard une profondeur de champ renversante. La netteté de ses images, leurs vibrations contemplatives, presque méditatives, poétiques sans coquetterie, leur sensibilité rare (dans toutes les acceptions du terme, tant l’on perçoit avec acuité chaque variation de température, la chaleur de l’air, la fraîcheur qui tombe, l’humidité qui froisse les vêtements, l’éclat des lumières, le trouble des ombres), romanesque, nous transportent en leur cœur. A l’image, si l’on ose dire, des grands peintres, Joel Meyerowitz offre au monde mieux qu’une réalité captée avec justesse, mais un cadeau plus précieux encore : un supplément d’âme.
Panorama. Jusqu’au 29 juillet. Polka Galerie. Cour de Venise, 12 Rue Saint-Gilles, 75003 Paris. Du mardi au samedi, de 11h à 19h.