Virée pop chez Tajan

L’emblématique Maison Tajan est à l’image de sa présidente, Rodica Seward : esthète, cosmopolite, en veille permanente. Née Roumaine dans un milieu francophile, Seward poursuit sa formation aux Etats-Unis où elle développe une expertise dans le domaine de la finance internationale, sans jamais se départir de ses passions initiales : l’art, le design, l’architecture. En acquérant fin 2003 la Maison de ventes parisienne, elle consolide ses liens avec la France et son engagement auprès des artistes et de l’art. Parmi les événements du calendrier, “L’Artiste et ceux qui le soutiennent” propose, sous l’entité Tajan ArtStudio, des expositions thématiques dont “Forever Pop” qui réunit de façon inédite les œuvres Pop Art d’Evelyne Axell (1935-1972) et les créations du designer contemporain Hubert Le Gall.

Espace de ventes, Tajan est également lieu de culture. Ainsi, les expositions d’œuvres, d’objets d’art mais également de mobilier sont-elles l’occasion d’aguerrir son regard, de mieux cerner les caractéristiques d’un style, de comprendre les différentes expressions d’une école… mais aussi de découvrir des affinités inattendues entre créateurs et disciplines. Ces recherches de correspondances ont incitées Tajan à faire dialoguer les toiles pop de l’artiste belge Evelyne Axell, disparue accidentellement en 1972, avec les réalisations du designer Hubert le Gall. Active durant les années 1960, Axell explore en pionnière le contexte sociétal et artistique, exprimant les contours d’un activisme féministe et d’une liberté sexuelle neufs, acquis de haute lutte et alors largement réprouvés. Esprit libre, elle compose des œuvres en prise directe avec les sentiments de puissance et d’amplitude inhérents à ses choix de vie et, toujours en quête de matériaux nouveaux, elle explore les possibilités des différentes résines synthétiques. Postulats dont témoigne son travail, aussi actuel aujourd’hui qu’il le fut à sa création, il y a plus d’une cinquantaine d’années. Cet élan pop, la permanence du propos et l’atemporalité du geste d’Axell ont retenu l’attention d’Hubert Le Gall. Créateur majeur, il navigue aux frontières parfois floues entre art et design. Adepte de la poésie de l’objet plus que de sa fonction, Le Gall puise dans le registre étendu de l’histoire des formes, des styles et des mythes qui, de l’Antiquité à l’art contemporain, constitue matière à réinterprétation. Humour, regards en macro-vision ou façon grand angle forgent ainsi son approche singulière du Sunrise de Roy Lichtenstein, incarnée par une étagère à la fonctionnalité relative… ou encore du pot de fleurs de Jean-Pierre Raynaud, concrétisé en un fauteuil. Les toiles et les pièces de mobilier ici rassemblées constituent une ode à la joie, à la liberté d’être et de créer, au croisement des genres et des générations. A admirer le cœur ouvert et l’esprit léger.

“Forever Pop, Evelyne Axell / Hubert Le Gall”,
Espace Tajan, jusqu’au 27 septembre,
du lundi au vendredi, de 10h à 18h,
37, rue des Mathurins 75008 Paris,
T. +33 1 53 30 30 30,
www.tajan.com

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EVELYNE AXELL, "LA POIGNÉE", 1964, huile sur toile, cadre de l’artiste, 100 x 100 cm.

EVELYNE AXELL, "CHEESE ONE", 1969, acrylique sur plexiglas et aluminium, 81 x 61 cm.

EVELYNE AXELL, "CLEF DE CONTACT JAUNE", 1966, huile sur toile, cadre de l’artiste, 102 x 102 cm.

EVELYNE AXELL, "CLEF DE CONTACT ROSE", 1966, huile sur toile, cadre de l’artiste, 102 x 102 cm.

EVELYNE AXELL, "L’ÉGOCENTRIQUE 2", 1968, tissu et acrylique sur panneau, 108 x 72 cm.

EVELYNE AXELL, "LE SINGE", 1971, acrylique, formica et plexiglas, cadre de l’artiste, 91 x 108 cm.

EVELYNE AXELL, "LE PERROQUET", 1971, acrylique, formica et plexiglas, cadre de l’artiste, 107 x 94 cm.

EVELYNE AXELL, "BUSTE DE FEMME AUX YEUX FERMÉS (SELF PORTRAIT) ", 1969, acrylique et peinture aérosol sur plexiglas monté sur panneau, 68 x 40 cm.

HUBERT LE GALL, "CANAPÉ BABETH", 2006, bois et velours, édition Galerie Avant-Scène, 105 x 232 x 95 cm.

HUBERT LE GALL, "COMMODE AZUR OR", 2005, bois doré à la feuille et miroirs, d’une édition à 25 exemplaires, 90 x 110 x 60 cm.

HUBERT LE GALL, "CONSOLE CAVALE", 2001, bronze patiné et dorure à la feuille, d’une édition à 3 exemplaires, 100 x 180 x 67 cm.

HUBERT LE GALL, "FAUTEUIL ADAM", 2017, bois et velours, d’une édition à 99 exemplaires, 103 x 84 x 120 cm.

HUBERT LE GALL, "FAUTEUIL BALEINE", 2004, bois et velours, 112 x 65 x 65 cm.

HUBERT LE GALL, "FAUTEUIL ET OTTOMAN PLACIDE, LE LAPIN CÂLIN", 2012, fausse fourrure, drap de laine et bois verni, d’une édition à 99 exemplaires, 155 x 80 x 90 cm.

HUBERT LE GALL, "FAUTEUIL POT DE FLEURS", 1998, bois et velours, 77 x 98 cm.

HUBERT LE GALL, "FAUTEUILS MAXOU", 2018, bois, velours et broderie Lesage, d’une édition à 30 exemplaires, 95 x 73 x 60 cm.

HUBERT LE GALL, "LAMPE NÉFERTITI", 2016, bronze patiné, d’une édition à 8 exemplaires, 53 x 42 cm.

HUBERT LE GALL, "MIROIRS PETITE GOUTTE", 2004, bronze nickelé et miroirs, 25 x 20 cm chaque.

HUBERT LE GALL, "FAUTEUIL ET OTTOMAN PLACIDE, LE LAPIN CÂLIN", 2012, fausse fourrure, drap de laine et bois verni, d’une édition à 99 exemplaires, 155 x 80 x 90 cm.

HUBERT LE GALL, "TABLE FRISSONS DORÉE", 2014, bronze poli et verni, miroir, aimant, acier, d’une édition à 8 exemplaires, 42 x 190 x 110 cm.

HUBERT LE GALL, "TAPIS ET SA TABLE OMBRE CHINÉE", 2000, laine et bronze patiné, édition Galerie Avant-Scène à 25 exemplaires, 200 x 120 cm et 50 x 50 cm.