Comment combattre les effets du stress ?
À petite dose, le stress est un mal nécessaire : en libérant du cortisol, l’hormone qui permet de mobiliser l’énergie contenue dans les sucres, il aide l’organisme à faire face aux dangers en démultipliant les facultés physiques et intellectuelles. Mais quand il devient chronique, toutes les substances diffusées à haute dose dans le sang et les organes, dont la peau, perturbent l’équilibre des cellules: l’épiderme s’enflamme et s’altère, le cuir chevelu s’irrite et le système immunitaire, affaibli, frôle le burn-out. Un phénomène qui s’amplifie avec l’âge et qui est particulièrement visible sur l’épiderme, car, comme l’explique Aurélie Guyoux, directrice scientifique de la marque Institut Esthederm, “il subit deux types de stress, le stress oxydatif (qui génère la production de radicaux libres, ces molécules qui agissent comme une sorte de rouille cellulaire) et le stress exogène, induit par notre environnement (UV, pollution, fatigue...). Et le niveau de stress a beau varier d’un individu à l’autre, son accumulation finit toujours par produire des dégâts.” Voici nos quatre parades à l’épuisement cutané, et un bonus pour vos cheveux.
Le stress dérègle le sommeil avec des conséquences sur la peau: couchées de plus en plus tard et accros à nos tablettes et smartphones, nous récupérons moins bien la nuit, forçant l’organisme à puiser dans ses réserves, ce qui finit par se lire sur notre visage. “Quand nous sommes stressées, nous sécrétons moins de mélatonine, ce puissant antioxydant et réparateur cellulaire, et nous produisons trop de cortisol, qui détruit le collagène, résume Aurélie Guyoux. En prime, la fatigue accélère la glycation, ce processus de rigidification des fibres de collagène, qui empêche les protéines détériorées d’être éliminées.” Le nouveau Graal de celles qui se plaignent d’avoir l’air épuisé dès le réveil ? Un soin capable de régénérer la peau asphyxiée en profondeur et de la détoxifier en nettoyant les cellules des déchets accumulés, pour lui permettre de récupérer. Faute de nuits complètes, on peut aussi miser sur les brumes d’oreiller, à vaporiser pour améliorer la qualité de son sommeil, et les tisanes bonne nuit qui promettent de vous faire sombrer vite et mieux dans les bras d’un Morphée bienveillant...
Qui dit teint rosé, transparent et lumineux dit microcirculation dynamique, car l’éclat naît de la vascularisation correcte de la peau. Idéalement, faire l’impasse sur la cigarette est un bon début car le sang des fumeuses opacifie leur teint par capillarité. Pas évident en période de grand stress. Autre option pour aider la peau qui étouffe et s’épuise à force de résisteraux effets du stress, des UV et de la pollution : doper son éclat en lui offrant une cure de vitamine C, pour créer une barrière contre les polluants et favoriser l’élimination des toxines. Et pour favoriser la réflexion de la lumière, exfoliez régulièrement afin de lisser les aspérités et hydratez jusqu’à plus soif en associant des complexes désaltérants et antipollution.
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Le stress altère le renouvellement cellulaire, rend les cellules mortes plus adhésives et les pores plus sujets au trop-plein. Et comme le taux d’androgènes et de corticoïdes augmente également en situation de stress, les imperfections en profitent pour coloniser la zone inférieure du visage (menton et maxillaires). Le bon réflexe? Admettre qu’on peut avoir dépassé la puberté tout en présentant des vestiges d’acné et adopter un rituel régulateur. Avec, en premier lieu, un gommage doux mais efficace pour désencombrer les pores et empêcher la formation des spots. Choisissez-le à base d’acide salicylique pour desquamer et assainir l’épiderme. Côté soin, adoptez le jour une formule capable de fluidifier et de diminuer le flux de sébum tout en empêchant son oxydation et la création des comédons, et, la nuit, un soin hydratant rééquilibrant pour nourrir et traiter d’un seul geste.
Soumise au stress, la peau devient le siège de réactions inflammatoires de toutes sortes et le teint se modifie: “Les cellules de la peau sont particulièrement sensibles au stress car elles possèdent des récepteurs répondant aux hormones libérées en cas de crise et qui contractent les vaisseaux : le tissu cutané est alors moins bien nourri, le visage change de couleur et devient plus pâle”, explique Aurélie Guyoux. Parallèlement, la peau subit une avalanche de neuromédiateurs qui favorisent l’inflammation, rendant certaines personnes cramoisies. Pendant ce temps, les contractions musculaires se multiplient : “En temps normal, on en comptabilise déjà 10 000 par jour via pas moins de trente muscles activés, explique Marie-Hélène Lair, directrice scienti que Clarins. Or, en période de stress, le phénomène s’accentue et les broblastes (les cellules de soutien du derme) s’étirent et se déforment, ce qui enraye la production de collagène et favorise l’apparition des rides.” La parade ? Des actifs décrispants et des agents émollients, hydratants et relipidants pour aider la peau à gérer l’inflammation et à s’apaiser.
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Le stress affaiblit le système immunitaire. Résultat: la flore du cuir chevelu se multiplie de façon anarchique avec production de sébum excessive et prolifération des pellicules. Et comme il provoque également la contraction des vaisseaux sanguins du cuir chevelu, les racines nissent par étouffer. Les éléments nutritifs restent bloqués au niveau du bulbe capillaire et ne remontent plus irriguer les fibres. Comme une plante qui n’est pas suffisamment arrosée, le cheveu s’afine, se rétracte et se ternit. En prime, ça pique, ça gratte et ça tire... Pour calmer le jeu, adoptez des shampooings aux actifs apaisants et des soins anti-inflammatoires pour réactiver la circulation sanguine, revasculariser et relancer la pousse du cheveu, que vous appliquerez en massant et laisserez poser sans rincer. Évitez le séchoir brûlant, les sprays de coiffage souvent alcoolisés et les colorations qui déséquilibrent encore plus l’épiderme à fleur de lui-même.