Beauté

Anti-âge : faut-il adopter la médecine esthétique en Layering ?

Et si on transposait le concept du layering à la médecine esthétique ? Explications et éléments de réponse avec le Dr Jérôme Monnier, pionnier de cette approche novatrice qui met la prévention au cœur de son concept
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Qu'est ce que le layering transposé à la chirurgie esthétique, et comment cette approche innovante se traduit-elle concrètement?

Le layering esthétique consiste avant tout à appréhender le patient dans sa globalité plutôt que de se focaliser sur une somme de détails. Je procède tout d'abord à une étude morpho-esthétique qui prend en compte les antécédents du patient, la façon dont se traduit son vieillissement. A l'issue de cet état des lieux préalable, on va créer une feuille de route complète sans isoler ni déconnecter les interventions, afin de pouvoir prévenir l'apparition des signes de l'âge tout en gardant une harmonie globale.

Plutôt que d’enchaîner les actes chirurgicaux ou esthétiques en changeant souvent de praticien, je suis partisan d'une démarche plus cohérente, où le chirurgien esthétique devient un "référent" qui connaît sa patiente et la conseille au mieux sur plusieurs années, à la façon d'un coaching esthétique.

 

Que prenez vous en compte dans votre approche?

Le layering met essentiellement l'accent sur la prévention, et se base sur divers facteurs : on prend en compte la qualité de la peau et son niveau d'hydratation, la vascularisation locale, le teint et l'évolution hormonale au moment de la ménopause aussi. Pour élaborer un plan de soins complet pour mes patientes, je prends également en compte des éléments plus spécifiques à chacune: l'ossature, la forme du visage, l'angle entre le cou et le menton qui peut évoluer avec l'âge. Une somme d'informations précises qui permet d'anticiper la façon dont celle-ci va vieillir, et de lui détailler les solutions les plus adaptées.

 

On entend de plus en plus dire que passé un certain âge il faut savoir arrêter les injections pour laisser la place à des solutions chirurgicales. Quelle est votre position sur ce discours?

Ce n'est pas faux, et aujourd'hui on dispose d'excellentes innovations en matière de lifting, souvent plus indiqué qu'une overdose de produits injectables. J'ajouterai même qu'à l'inverse, il y a des âges assez précoces où il est nécessaire de commencer à en faire! On me demande souvent quel est l'âge le plus adapté pour commencer à envisager les fillers. Cela dépend vraiment des profils, et il n'y a pas de réponse universelle. Une personne avec un bon potentiel génétique pourra prendre son temps, tandis que certaines femmes sont marquées dès la trentaine, notamment au niveau de la vallée des larmes, des cernes ou des pattes d'oie.

"Quand je lis «aussi efficace qu'un lifting» sur un emballage, cela me fait forcément sourire"

Comment expliquer que malgré l'apparition d'une "french touch" esthétique prônant l'ultra naturel, on continue de croiser tellement de visages figés et de duck faces en 2018?

En effet, la notion de conseil intrinsèquement lié au rôle du chirurgien esthétique fait trop souvent défaut, et de nombreuses femmes enchaînent les interventions sans réel suivi, en passant d'un médecin à un autre. Il m'est souvent arrivé de devoir dire "non" à des patientes, notamment pour des augmentations mammaires. Notre rôle est aussi pédagogique, et en consultation j'insiste souvent sur le fait que par essence, l'intervention réussie est celle qui ne se voit pas

 

Quelles sont les interventions que vous pratiquez le plus ces dernières années?

Depuis cinq ans environ, on assiste à une demande grandissante en matière de liftings du bas du visage, des protocoles nouvelle génération qu'on pratique dès l'âge de 45 ans et qui n'ont plus rien à voir avec les liftings tirés des 80's où les patientes avaient du mal à sourire. Longtemps décrié, le lifting revient en force dans une version très naturaliste, qui laisse toute leur mobilité faciale aux patientes.

On compte également de nombreuses innovations du côté des implants mammaires, puisqu'on on dispose désormais de prothèses anatomiques déclinées dans 192 références. Cela nous permet  de pousser le concept du sur-mesure à son maximum : je prends en compte la musculature de chaque femme, la forme de son thorax afin d'aboutir à une poitrine adaptée à la silhouette et la plus naturelle possible, qui évolue harmonieusement dans le temps.

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Quelles sont les marques de produits cosmétiques que vous recommandez?

Skinceuticals, d'excellents sérums qui reposent sur l'idée de complémentarité entre les actifs anti-oxydants, hydratants, et une protection solaire renforcée. Je conseille également les marques de dermato-cosmétique telles que Uriage, la Roche Posay ou Vichy. Autrefois cataloguées vieillottes, elles mettent désormais l'accent sur la cosméto, la galénique et la sensorialité de leurs textures ainsi que sur l'attractivité de leurs packagings. Pour moi, c'est l'un des meilleurs compromis, avec un savoir-faire crédible sur l'anti-âge. Les femmes ont tendance à changer trop souvent de routine, alors qu'il faut au minimum trois mois pour voir les premiers effets d'un anti-rides.

J'insiste souvent sur la nécessité de ne pas céder aux sirènes du marketing en payant des crèmes une fortune. Quand je lis «aussi efficace qu'un lifting» sur un emballage, cela me fait forcément sourire.

Plutôt que de payer une crème 500 euros, je conseille aux femmes de miser sur de vrais fillers, pratiqués par un médecin compétent qui saura les aiguiller. Cela dure plus longtemps, et les résultats sont (vraiment) visibles!

 

http://www.drmonnier.com

https://www.instagram.com/drjeromemonnier

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