Altuzarra, entre nostalgie et modernité
En revenant à l’intimité de son atelier, Altuzarra célèbre une mode plus instinctive et affirmée.
En choisissant de revenir à son QG du Woolworth Building pour son dernier défilé, Joseph Altuzarra signe un retour aux sources et rappelle ce que la mode américaine a perdu en se structurant : une proximité précieuse, une certaine singularité, sacrifiées sur l’autel du défilé et des réseaux sociaux. Cette saison, le créateur mise sur l’individualité, la féminité et une touche d’audace, abandonnant les narrations figées pour une mode plus instinctive, centrée sur des pièces qu’il veut faire évoluer. Un pari risqué, certes, mais qui prend tout son sens ici. Preuve en est, l’ouverture du show avec un sublime manteau-cape bleu marine, qui joue avec les codes : une allure de cape, mais des manches pensées pour un porté quotidien. Plus loin, des robes du soir en mousseline imprimée, accompagnées de châles assortis drapés sur les épaules, rappellent l’élégance effortless du red carpet des années 1990 — clin d’œil subtil à Uma Thurman en Prada lavande. Fidèle à son rituel, Altuzarra glisse un livre entre les mains de ses invités, parsemé d’images inspirantes. Cette saison, c’est le classique Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë, bientôt adapté par Emerald Fennell.
