Chez Givenchy, Clare Waight Keller dompte la "page blanche"
Chacun déploie son propre vocabulaire. Celui de Clare Waight Keller, en place chez Givenchy depuis trois saisons, est déjà familier : le style années 1930, la dualité entre fluidité et graphisme, les vastes monochromes... Topoï que l'Anglaise repense à nouveaux frais ce mardi 22 janvier. Tabula rasa, syndrôme de la page blanche... La créatrice entame sa catharsis par le décor : un showspace entièrement immaculé, dressé dans le Musée d'Art moderne de Paris. Suivront 32 silhouettes sur le fil du "Bleached Canvas" (littéralement, "toile blanchie"), à commencer par cette veste de smoking au cordeau sur fuseau latex relevée d'un revers... blanc. Le programme laissait craindre l'ascèse, il n'en est rien, tant Clare Waight Keller surprend à la texture comme à la coupe. À la manche, à la hanche, dans le dos, les volumes gonflent, les drapés deviennent franges, les basques, corbeilles, et les capes... ailes d'ange, avec "backpack" intégré.