Chez Rabanne, Julien Dossena dynamite le chic des sixties

Pour la collection automne-hiver 2025-26 de Rabanne, Julien Dossena a joué sur un équilibre subtil entre classicisme et excentricité, comme s’il voulait traduire visuellement l’idée d’une apparence sage cachant une folie intérieure. Inspiré des années 1960, le vestiaire mêlait fausse fourrure rousse façon bourgeoise à des robes argentées aux paillettes excentriques, évoquant elles-mêmes la texture du pelage. Des effets de superposition et d’éclatement parcouraient la collection : des queues de fourrure surgissaient de jupes kilts, des pans de manteaux semblaient se dédoubler, tandis que des costumes, portés aussi bien par des hommes que par des femmes, jouaient sur le trompe-l’œil. Julien Dossena a voulu s’éloigner du mythique métal en cotte de mailles de la Maison Rabanne pour privilégier une exploration des textures et des contrastes entre une apparence nette et une richesse intérieure. Ce jeu de matières culminait dans un costume masculin vert-brun aux revers brodés d’argent, porté sur un col roulé en sequins. Côté mise en beauté, l’esthétique glamour des sixties s’imposait avec des cheveux impeccablement crêpés et des regards intensifiés par des ombres à paupières fumées et des traits d’eyeliner félins, orchestrés par Diane Kendal, directrice artistique de Rabanne Beauty. En associant cet hommage aux icônes françaises comme Brigitte Bardot et Catherine Deneuve à une approche radicalement moderne du vêtement, Julien Dossena réaffirme une mode à la fois sophistiquée et subversive, où chaque pièce semble cacher un éclat — signature de la Maison — inattendu.