Fashion Week

Gucci hypnotise Milan

À grand renfort d'encens, de runes, de ruines et d'hypnose, Alessandro Michele a réveillé Horace et ses chimères, hier en ouverture de la semaine de la mode milanaise.
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Quel était le rôle d'un poète lyrique, dans l'Antiquité ? Faire parler ceux qui ne sont plus (ou qui n'ont jamais été) par la prosopopée, se faire passeur d'histoire, entretenir ou perpétuer des mythes. Alors qu'il avoue s'être inspiré du grand oeuvre de Bertrand Capmartin de Chaupy, qui racontait en 1767 sa découverte de "la maison de campagne" d'Horace, Alessandro Michele a comme mimé par la mode l'action dudit poète latin. Et tout a ressurgi sous les invocations pas si irrationnelles du directeur artistique de Gucci : Charon qui batèle sur l'Achéron, Jules César en majesté, mais aussi telles ou telles figures des anciens cultes d'Egypte, d'Asie, momifiées ou statufiées dans le showspace de la Via Mecenate... Maniaquement classées dans un sous-main par une étudiante à la dégaine très british, ces influences se confrontent à d'autres, plus proches de nous : Grace Jones, Margot Tenenbaum, Blanche-Neige, Arlequin et Bugs Bunny, venus en masse à cette séance d'archéologie sous hypnose, proche d'une rave psychédélique. 

Mathilde Berthier

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