L’épure Couture et intemporelle de Natan
La Maison belge s’est inspirée de nouvelles matières sculptures pour une collection sophistiquée, coupée dans la maîtrise du geste et cousue de désir.
C’est dans un hôtel de maître, le 25 juin dernier à Paris, que Natan a présenté sa dernière collection Couture. Avec des références à la suprême élégance des années 50 chère à Edouard Vermeulen, la Maison belge mêle lignes innovantes, mouvements libres du corps et sublimation de la silhouette, avec une attention particulière à la portabilité : la qualité attentive traverse les circonstances, s’adresse à toutes les générations. La Femme est placée au centre du vêtement, qui est mis en valeur par son mouvement, son attitude.
Toujours concentré sur l’élégance et l’inventivité, le créateur a ainsi réinterprété des formes classiques, joué avec la lumière, insufflé de l’inattendu, imaginé un nouvel éclat. Conjuguant la richesse des matières de base avec des tissus « coatés » pour la brillance et des laines vaporeuses pour inscrire des pièces d’hiver dans le temps, la Maison a décalé des étoffes précieuses à l’instar d’une robe-chemise en organza décolletée dans le dos, portée avec un pantalon fuchsia en laine et soie et des gants longs aubergine semi-brillants, et composé une iconique robe du soir en mohair, pour dédramatiser les occasions que la modernité réchauffe.
Parce que même dans le confort la Couture requière de la structure, Edouard Vermeulen valorise cette saison les constructions travaillées, les tailles hautes à plis plats, les pantalons en mousseline dansants autour des jambes. Les longueurs sous le genou frayent avec des pièces courtes, à harmoniser avec de grands manteaux élégants. Une capeline brodée de perles translucides offre une présence cinématographique, des jupes amples cintrées à la taille créent de nouveaux volumes à une narration impactante. Une robe cape en organza noir crée la sensation, tout comme un bustier drapé à la façon d’une statue ailée, qui imprime la rétine et ne la lâchera plus : on possède l’espace, par la grâce d’une sculpture de maille rare. Les matières se juxtaposent et s’enrichissent ; on découvre du noir dans la collection, du cuir à haute prestance dans la présence pour des robes épurées par élégance et toujours, l’esthétique indémodable d’un minimalisme travaillé.
Cette collection interprète des textures laquées et des tons acidulés (pomme néon, violette noire, cerise mûre et rose fuchsia) mélangés à du noir ou du bleu marine, qui se posent ou s’opposent avec délicatesse à la pureté d’un blanc neige. Les tissus s’animent différemment en fonction de la coupe et du drapage, chaque pièce dialogue avec le corps et la Couture offre une nouvelle expérience, une aventure.