Antonio Marras : "Je n'aurais jamais assez de vies pour réaliser tous mes rêves..."
À la fois poète, créateur, artiste, collectionneur... Il est difficile de définir Antonio Marras, directeur artistique d'Alghero, en un seul mot. Maître dans l'art de la création oniriques, Marras sait nous kidnapper avec son style et nous éblouir avec ses shows, qui tiennent plus d'instants théâtralisés que de défilés mainstream.
Rencontre quelques jours avant de D-day pour parler de ses rêves et ses passions.
Que pouvons-nous attendre de votre show printemps été 2020 ? Et de la collection ?
Le show est avant tout quelque chose qui est figé dans le présent, c'est un instantané qui donne vie à de longs mois d'efforts. Chaque saison est un nouveau défi, où l'on doit de nouveau tout repenser : la mise en scène, la scénographie, la chorégraphie, la musique, la collection... Chaque détail est là pour exalter tout le travail fait sur les créations. Cette saison, la collection est une rencontre entre le Japon, un pays que j'affectionne et la Sardaigne, évidemment toujours présente.
Il paraît que vous êtes un collectionneur compulsif...
Je suis un collectionneur de collections, dans mon travail évidemment, mais surtout dans mon quotidien. J'assemble, j'empile, je combine tout ce que je trouve : meubles, vêtements, bibelots... Je suis incapable de jeter. C'est quelque chose de naturel chez moi, mais qui finalement stimule énormément ma créativité.
Votre esthétique est un peu en marge de la mode et des tendances...
La mode est malade, pour ne pas dire en train de mourir. Mais, malgré tout, je n'aime pas me plier à ses caprices. Le vrai contemporain, c'est celui qui ne s'adapte pas parfaitement aux diktats, il contraste son propos par sa différence. C'est ce que j'essaye de faire avec mes créations.
Quel rêve n'avez-vous pas encore réalisé ?
Je n'aurais jamais assez de vies pour réaliser tous mes rêves...