Au défilé Vêtements, venez comme vous êtes
Un préservatif en guise d'invitation et un rendez-vous au 140, avenue des Champs Élysées, qui s'avère être ni plus ni moins que le McDonald’s de la plus belle avenue du monde. Quoi de plus diamétralement opposé que la junk food et la sacro-sainte Mode ? C'est avec un léger goût de pied de nez que le défilé Vêtements a présenté, dans un cheminement sinueux entre les tables du roi du cheeseburger, une collection empreinte d'ironie.
Le défilé, mixte, s'ouvre sur des silhouettes inspirées des CRS, des uniformes enrichis d'épaules ultra-bombées ou destructurées. Le maître mot de la collection : déformations. Les silhouettes sont biscornues, les manches trop longues et faites de t-shirts, les volumes sont oversize, on se noie sous le tissu des créations de Demna Gvasalia. En clôture du show, une mariée voilée, enchevêtrée dans un voilage volanté et chaussée d'indécentes cuissardes.
Difficile de ne pas faire de parallèle entre l'actualité et cette collection, "global mind-fuck" disait le manifesto de la collection imprimé sur les serviettes McDonald's. L'ensemble des choix du directeur artistique, du lieu aux références pop-culture détournées de la collection, font écho à une société gangrénée par l'hyper-consumérisme et la violence, un thème récurrent du travail du créateur Géorgien.
