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Caterina Negra : "J’ai vite compris que ma vraie maison était au cœur de la nature”

Depuis sa nouvelle maison sur les collines de l’Émilie-Romagne, Caterina Negra nous fait découvrir un endroit à part où elle trouve l’énergie nécessaire pour assurer son rôle de directrice créative de Pinko.
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On pourrait croire que ce sont deux mondes contraires. D’une part, le rythme frénétique de la mode, les milliers de choses à faire, les décisions à prendre. D’autre part, la nature et le respect de son rythme. Caterina Negra, directrice de création de Pinko, joue avec ces deux opposés à la façon de vases communicants. Dans l’entreprise, elle apporte toute l’énergie que lui prodigue sa vie immergée dans le vert des collines qui dominent Fidenza (province de Parme), la petite ville où elle est née et où se trouve le siège de la marque fondée par ses parents. “J’ai grandi dans un appartement dans le centre-ville, mais mes parents avaient une maison à la campagne, où nous avions l’habitude d’aller le week-end. J’ai vite compris que c’était celle-là ma vraie maison, au cœur de la nature.” Elle y vit depuis l’âge de 24 ans. Maintenant qu’elle en a presque 37, elle a trouvé un endroit à elle, qu’elle partage avec son compagnon Riccardo. “Nous avons une petite maison en pierre entourée de bois, avec beaucoup d’espace pour les chevaux et les ânes. Ce sont des animaux recueillis, qui ont connu des situations difficiles; en cela, je suis radicale. Je ne vois pas pourquoi on doit faire des élevages alors que tant d’animaux sont abandonnés et ont besoin d’être accueillis”, dit-elle, en précisant qu’ils disposent d’un espace suffisant pour le pâturage et que les animaux sont montés “en cordelette”, sans mors ni éperons. Les chevaux, c’est une passion de Riccardo, qui lui a fait découvrir une façon différente de les aborder, beaucoup plus naturelle.

Cet amour de la nature et des animaux est aussi devenu un mode de vie. “Je suis végan depuis quatre ans. J’ai toujours été gourmande de végétaux, je vivais de fruits et de légumes, d’avocats, de riz et de temps en temps de parmesan ; mon compagnon, lui, est végan depuis de nombreuses années. Pour moi, ça a été un passage naturel, spontané. Je ne me suis jamais forcée et je ne juge pas ceux qui mangent autre chose, je l’ai fait jusqu’à il y a peu”, dit-elle avec le ton calme et serein qui accompagne toutes ses réponses. “Je ne veux imposer ma vision à personne. En ce qui me concerne, je ne peux pas imaginer un autre type de vie, je ne serais pas capable de faire ce que je fais, d’apporter autant d’énergie à mon travail et à mon équipe si je ne vivais pas ici. Et si je peux le faire, c’est parce que je suis seulement à dix minutes en voiture de mon travail.”

Ce point de vue, elle l’a transmis aussi à l’entreprise, avec une exigence moins extrême, mais conforme à sa philosophie : la marque a aboli la fourrure il y a quatre ans – avant de nombreuses autres marques – et accorde beaucoup d’attention aux matériaux et à la chaîne de production, en demandant aux fournisseurs d’avoir des certifications sur l’impact environnemental et la durabilité. “C’est une attention que les nouvelles générations ont développée. Nous proposons des matériaux recyclés dans les accessoires, comme les Love Bags en canvas, fabriqués à partir de douze petites bouteilles en plastique, ou dans certains tissus en nylon, également recyclés. Nos fourrures écologiques sont fabriquées à partir de feuilles de maïs et de matériaux nouveaux, même s’ils ne sont pas tous recyclés à 100 %. Mais on y travaille tous les jours. L’idée est de fabriquer des vêtements glamour ‘très Pinko’ avec ces fibres et de supprimer l’allure triste qu’ont souvent les objets créés à partir de matériaux recyclés. Nous travaillons à la fabrication de produits mode : des robes et des jeans brodés, par exemple, avec des paillettes provenant de vieux CD ou de boîtes de conserve découpées.”

Le contact permanent avec la nature, que l’on trouve aussi dans l’entreprise, est également une source d’inspiration. Le siège a été conçu par l’architecte Guido Canali, avec l’idée de pouvoir voir la verte campagne émilienne depuis tous les bureaux. Toujours dans une perspective durable, il y a des recharges pour les voitures électriques et, bientôt, un parc avec des panneaux photovoltaïques. Après avoir quitté son travail, Caterina parcourt les quelques kilomètres qui la séparent de chez elle avec le même enthousiasme. “Même si à la campagne il y a toujours plein de choses à faire, à réparer et beaucoup moins de confort que dans un appartement en ville, j’ai toujours l’impression d’être en vacances.”

Catarina en son domaine, une maison en pierre entourée de bois, avec beaucoup d’espace pour les chevaux et les ânes, des animaux recueillis qui ont connu des situations difficiles.

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