Femmes

Chloë Grace Moretz : "J’ai toujours été très engagée pour la cause LGBT"

Elle fait partie de cette génération Instagram qui bouscule le statu quo. Chloë Grace Moretz est passée du statut de teenager adulée à celui de citoyenne “woke”, consciente des sujets de société de son temps. Rencontre à Milan, où elle était l’invitée de la maison Fendi.
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Photographie : Myro Wulff
Stylisme : Vanessa Bellugeon

Seulement 21 ans, et déjà quinze ans de cinéma. Elle parle le latin de Hollywood comme une initiée de longue date, avec ce mélange prolixe de politesse et d’enthousiasme auquel la famille du cinéma a fini par s’habituer. En couple avec Brooklyn Beckham, la précurseure dans la grande (et nébuleuse) famille des teenagers stars, 14,1 millions de followers sur Instagram, dégage au premier mot l’impression d’une jeune fille de bonne famille, pas si loin d’être trop sage pour qu’on la croie. Ce jour de février où nous la rencontrons, dans un Milan froid mais ensoleillé, Chloë Grace Moretz avance flanquée de son “coach” de frère, Trevor Duke-Moretz. Le grand frère aux airs de cool kid californien est le protecteur éclairé auquel rien n’échappe, mais aussi le maître à penser  lui-même acteur, dans Kick-Ass 2 et Equalizer notamment, Trevor aurait donné à sa sœur le goût de la comédie… Pour son plus grand bien car, une poignée d’années et soixante-quatre films, téléfilms et séries plus tard, la cadette des Moretz est au sommet. 

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Elle qui compte parmi les teens les plus influents de l’année 2016 selon le magazine Time (avec Kylie Jenner et Jaden Smith) est aussi la star annoncée de l’année 2018 avec quatre longs-métrages prévus en salle, dont le remake du film culte Suspiria de Dario Argento par Luca Guadagnino, mais aussi The Miseducation of Cameron Post de Desiree Akhavan, où elle donne la réplique à un autre “rejeton” de la génération teenager, Sasha Lane. Le 22 février dernier, la veille de notre interview, les deux jeunes femmes partageaient d’ailleurs le premier rang du défilé Fendi automne-hiver 2018/19, aux côtés des phénoménales jumelles aspirantes pop stars Lisa et Lena, 15 ans, révélées sur l’appli Musical.ly et désormais aussi influentes que leurs aînées nées à la fin des années 1990. Chloë Grace, pionnière depuis l’âge de raison ?

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Vous étiez au premier rang du défilé Fendi, hier. Une maison qui vous est familière ?

Chloë Grace Moretz : Bien sûr. Ma mère porte du Fendi depuis, mon Dieu… elle en portait déjà avant ma naissance. À la maison, nous avons plein de sacs Fendi vintage, dont un modèle circulaire avec le fameux FF qui doit dater des années 1990. J’apprécie tout particulièrement Fendi, car beaucoup de ce que Karl et Silvia insufflent à leurs collections est lié à la notion de famille… et la famille est un big deal dans ma vie. Et puis, sans mode dans le cinéma, nous ne serions qu’un groupe neutre d’acteurs errant sur un plateau. Pour moi, le vêtement permet de se sentir différent, de pouvoir changer de peau et de montrer une part méconnue de soi-même. C’est à la fois excitant et fun.

Vous avez grandi à Los Angeles, où le cinéma, la musique, l’art sont omniprésents. En quoi cette ville a-t-elle nourri la femme et l’actrice que vous êtes ? 

Los Angeles est en constante ébullition. Toutes les choses qui s’y passent ouvrent l’esprit et changent la vision que l’on peut avoir des choses. Il y a des performances vingt-quatre heures sur vingt-quatre en arts du cirque et dans d’autres domaines qui sont moins exposés ailleurs. En passant de la plage à Silver Lake, vous changez complètement d’atmosphère… Tout est à portée de main.

Cette ville, votre ville, vous la percevez toujours comme la capitale du cinéma ? 

Bien sûr. Faites donc un tour en voiture dans Los Angeles et vous tomberez sur les studios Paramount, puis sur ceux de Warner Bros., de Universal… Tous ces lieux sont chargés d’histoire. Paramount, en particulier : quand on s’y attarde, on y croise (en rêve) Audrey Hepburn. Une grande partie du Hollywood de l’Ouest et de ses bungalows a été préservée depuis les années 1930-1940, les débuts de l’âge d’or de Hollywood. C’est forcément inspirant d’y vivre, en sachant que l’histoire est là, juste à côté de soi.

Ces derniers mois, beaucoup de choses ont changé dans le milieu du cinéma, avec l’avènement du mouvement Time’s Up notamment. Comment vous positionniez-vous ?

Quand vous avez vécu une histoire aussi terrible que celles dont on a entendu parler, vous vous sentez à part, seule, vous avez l’impression que personne d’autre que vous n’a connu ce que vous traversez. Beaucoup s’étaient tues pour cette raison et se sont aperçues que d’autres actrices avaient vécu des histoires similaires. Le plus important est de mettre les gens face à leurs responsabilités. Et de créer un réseau de soutien qui permette à chacune de se sentir épaulée. Il est tellement plus facile de revenir sur un plateau dans ces circonstances. 

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Vous luttez depuis des années pour la cause LGBT…

J’ai toujours été très engagée, car deux de mes frères sont gay. En grandissant, je me suis rendu compte qu’ils pouvaient être perçus comme des gens différents ; j’ai ressenti le besoin de m’ériger contre cette intolérance et de parler en leur nom dans mes interviews, mes discours… The Miseducation of Cameron Post, que j’ai tourné l’année dernière, lève le voile sur les thérapies de conversion sexuelle. Aux États-Unis, elles sont considérées comme illégales dans seulement neuf États, mais illégales seulement pour les mineurs… Je lutte, de toutes les manières possibles, pour souligner ces horribles réalités que la jeunesse LGBT affronte.

 

Découvrez la suite de l'interview dans le numéro d'avril de L'Officiel de la Mode, disponible en kiosques.

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