Dans la tête d'une robe Chanel
"On pourrait faire tellement de collections sur Paris. Ici, c'est un Paris romantique, un Paris rêvé... Les plus beaux voyages sont ceux qu'on fait dans le tête." : nous raconte Hubert Barrère, dans la fourmilière créative des ateliers Lesage. Maillon essentiel de la haute couture Chanel, la maison de broderie jouxte les ateliers Lemarié, où les plumassières peignent une par une, puis assemblent à la main, des rosaces de plumes. C'est ici, à Pantin, que les idées prennent vie, avant d'être transmises sous forme d'échantillons aux premières d'atelier, Madame Olivia et Madame Cécile, qui nous accueillent plus tard au 29. rue Cambon. "Entre l'échantillon et la réalisation, il y a un vaste changement : pour des raisons d'équilibre, de grandeur, de comptabilité aussi... Notre dessin doit s'adapter aux besoins des premières d'atelier.", poursuit Hubert Barrère. En charge du flou, Madame Olivia est la chef d'orchestre d'une partition pas comme les autres : la mariée. Beaucoup de tulle, plusieurs mètres de satin double face, une flopée de plumes... Le vêtement "en acte" est d'abord mimé sur toile, pour les premiers essayages, avant d'être mis sur pied. La suite fait (déjà) partie de l'histoire : la Tour Eiffel réinventée au Grand Palais, 64 néo-Parisiennes qui défilent en canotiers et bottines... et Camille Hurel qui clôt la ronde. Songe d'une nuit d'été.
Réalisation : Shota Sakami
Direction artistique : Héloïse Schwab
Journaliste : Mathilde Berthier