L'OFFICIEL : Quel rapport entretenez-vous avec la lingerie ?
Jeanne Damas : Le confort avant tout. J’aime ne pas la sentir. C’est pour ça qu’on fait des formes très souples, comme des triangles et des culottes très simples. J’adore
jouer avec la lingerie dans mon style et la faire apparaître dans un pull très décolleté ou à travers une blouse transparente en dentelle par exemple. C’est pour ça que j’aime les couleurs vives : on peut jouer avec les contrastes.
LO : Quel a été votre premier souvenir de lingerie ?
JD : Ma rencontre avec Yasmine Eslami, qui m’a prise pour la toute première campagne de sa marque il y a plus de dix ans ! C’était sur une péniche sur la Seine en septembre, on se croyait encore en été... J’en garde un très bon souvenir.
LO : Quelle est la pièce de lingerie dont vous ne pouvez pas vous passer ?
JD : Une culotte sans couture : indispensable pour les shootings !
LO : Et celle qui vous rappelle vos premiers émois ?
JD : C'est plutôt un souvenir avant l'adolescence, quand je m’achetais mes premières culottes fluo chez Tami à
la Samaritaine.
LO : Votre première collection de lingerie, avec ses accents rétro, était sans doute plus empreinte de pudeur. Aujourd’hui, vous arrivez avec une nouvelle proposition plus affirmée, sensuelle et féminine. Comment l’expliquez-vous ? Votre rapport à la féminité a-t-il évolué avec une certaine forme de maturité ? Ou peut-être avec la maternité ?
JD : C’est avant tout une évolution de la collection. J’avais envie de couleurs vives en hiver et de belle dentelle délicate. Car mon rapport à la féminité ou à la maternité ne passe pas vraiment par ce que je porte mais plutôt par mes émotions. Je ne pense pas avoir changé depuis que je suis maman, je suis toujours la même, mais avec des responsabilités différentes.
LO : « Bonjour Paris », pourquoi ce nom ?
JD : Tout simplement car nous avons shooté sous des toits parisiens chez des amis et que les photos avaient un air de matin d’hiver chaud.
LO : Quelle est, selon vous, la pièce manifeste de cette nouvelle collection intime ?
JD : La
robe Diane car j’adore le côté nuisette qui se porte dehors. Et surtout car c’est notre première pièce 100% upcyling dont tous les bénéfices sont versés à la
Maison des Femmes de Saint-Denis, avec qui je collabore depuis près de 2 ans.
LO : Dessus ou dessous : la lingerie est-elle faite pour être montrée à votre sens ?
JD : Oui ! Par exemple, j'adore le
corset Paco, car c’est une pièce qui se détourne, qu’on peut aussi porter avec un
jean et une belle chemise ouverte.
LO : Une icône en dessous qui vous inspire ?
JD : Julia Roberts dans Erin Brockovich, j’adore son style audacieux qui n'a pas froid aux yeux, avec les bretelles de soutien-gorge qui dépassent, l'association corset et mini jupe, etc. Elle se fiche de ce que les gens pensent de son look, elle porte ce qui lui plait. J’aime ce contraste de femme forte et déterminée, et mère et sexy. C'est une ambivalence qui me parle.