Faut-il sortir de chez soi en combinaison de plongée ?
On dit que le monde, comme la mode, ne tourne plus qu’autour du sport. Son orbite a la forme d’un ballon de football, ses habitants, des airs de mécanos en bleu de travail Miu Miu montés sur ressorts aérodynamiques monogrammés Louis Vuitton. Leur maillot de corps ? Un maillot de bain. Ultra-sportswear et technicisant, sobre, confinant parfois à l’austérité… Dès l’été 2018, chez Mary Katrantzou ou Fenty Puma by Rihanna, il a la peau dure des combinaisons de plongée en eau profonde (époque Grand Bleu) et parfois l’échancrure d’un authentique une-pièce de nageur-sauveteur en mer – de ceux qu’on enfilait volontiers sur Malibu Beach dans les années 1990, un flotteur rouge tomate à la main. Des maillots de compète donc, qui rappellent à la jeune créatrice française Marine Serre ses années lycée, où elle ne jurait que par le sport de haut niveau, et à Thea Bregazzi et Justin Thornton du label Preen les haenyo, ces femmes plongeuses officiant dans le Sud de la Corée, ici en combinaisons néoprène… et robes drapées Liberty. Grand adepte du sport-couture, Virgil Abloh y va de son néo-Speedo à glisser sous un jupon de tulle, ou à porter tel quel, sur sneakers à coussins d’air. À mille lieues de la brasse mémé.