Pourquoi tout le monde parle de Kenya Kinski Jones
Texte par Jeanne Potter
Photographie par Lucian Bor
Stylimse par Vanessa Bellugeon
C’est à Florence, dans les ateliers de la maison Ermanno Scervino, que le créateur et sa muse se rencontrent pour la première fois : “Nous avons fait une séance d’essayage, la veille du shooting à Deauville. C’est toujours passionnant de pouvoir travailler avec le designer sur la préparation d’une campagne. Je regrette que ce ne soit pas toujours le cas”, confie Kenya. Aussi théâtrale que sa comédienne de mère, et surtout perfectionniste, Kenya ne se contente pas de porter des vêtements : elle les vit et les incarne. Quand on lui demande sa définition du style maison, elle répond du tac au tac : “Féminin, élégant et poétique.” Même assurance quand elle commente les pièces qui l’habillent pour notre série mode : “La collection est ouvertement romantique, mais il y a toujours un twist surprenant. Chaque vêtement est comme une œuvre d’art complexe, incrustée de dentelles et de perles.” Loin des spotlights, Maestro Ermanno acquiesce, lui qui a voué les dix-sept dernières années à promouvoir un style virtuose et low profile : “Tous nos produits sont obtenus grâce à un travail manuel qui flirte avec la haute couture. C’est en Toscane, et ici seulement, que je trouve ce savoir-faire, le seul qui me permette d’engager de vraies recherches sur les techniques d’avant-garde.”
La discrétion est une vertu qui leur rassemble. Lui, le Florentin amateur d’art, qui laisse toujours la vedette à ses petites mains. Elle, la NewYorkaise diplômée en littérature anglaise et en journalisme, qui choisit parcimonieusement ses jobs de mannequin pour ne pas perdre de vue ses engagements. Depuis plusieurs années, Kenya milite ainsi pour l’ONG Last Chance for Animals, qui lutte contre la maltraitance dont sont victimes les animaux. “Je me donne à 100 % dans tout ce que je fais. Mon père m’a transmis ce mantra que son propre père lui avait transmis : que votre travail soit anecdotique ou de taille, faites le bien… ou ne le faites pas.” Pas étonnant que ces deux maîtres de la perfection s’accordent si bien.