Silvia Venturini Fendi : "j'ai été inspirée par Marie-Antoinette"
Rêveuse et un brin sulfureuse, la dernière collection imaginée par les deux collaborateurs de longue date pour la maison Fendi entretien le mythe d’une femme féérique, protagoniste principale d’un conte moderne. Un suite logique de la collection de haute-fourrure, présentée sur la fontaine de Trévise pour les 90 ans de la maison.
Cette saison, les séduisantes nymphes se transforment en princesses contemporaines et ondulent dans un jardin à la française. Les références au rococo, à l’art des 17ème et 18ème siècles, les imprimés rocaille et les fresques textiles offrent un aspect subtilement décalé aux silhouettes aériennes, le tout rehaussé de luxuriants brocarts.
Toujours dans ce thème botanique un brin désuet et poétique, des fleurs surdimensionnées et des brocarts à la trempe baroque assumée se partagent la vedette, tandis que les soieries et les effets lingerie se parent de papillons, de rayures optiques et de pétales de cuir rebrodé. C’est une ode à la mélodie doucereuse du clavecin revu à la sauce 21e siècle, un juste équilibre en romantisme et néo-loungewear.
Le clou du spectacle ? Les silhouettes baby-doll aux couleurs pastels, semblables à de délicieux bonbons. Grandioses, se pavanant avec assurance, les modèles tiennent le haut du pavé à coup de baskets à talons pop, la main agrippée à leur mini-Peekaboo coloré sur lequel se balancent des petits charms en fourrure revus à la sauce printanière. De gentes demoiselles en quête de soleil et de paradis balnéaire. Si la dernière reine de France avait été au premier rang, elle aurait sans nul doute approuvé l’ensemble des looks tant le résultat est caractéristique d’une monarchie légère, guillerette, contemporaine. Marie-Antoinette voyage à travers les siècles, laissant ici et là des détails propres à sa personnalité unique, et façonnant le futur de la mode à coups de notes de son glorieux passé.