Catherine Baba nous raconte Joya, le salon du bijou à Monaco
À Monaco a eu lieu pour la premire fois Joya, un salon international dédié au bijou. Catherine Baba y était.
La Grande Dame, Solstice d’hiver, nous enveloppe enfin de sa présence. Ses bras tendus nous enlacent dans un tornade de festivités étincelantes, illuminant la Ville Lumière et la portant à des hauteurs inouïes. La saison est magique, mais je rêve encore de la Riviera !
Je suis instantanément transportée un mois en arrière, à mon premier aperçu de Noël, lorsque j'ai échappé à la première tombée de neige où je me suis envolée sur un coup de fouet vers le sud et la mer, laissant derrière moi le voile cristallin de Paris. Encore une fois, j'ai été attirée par l'éternel allure de la Cote d'Azur ; telle une flèche, j'ai visé directement le cœur battant du diamant - Monte Carlo, DIVINATION !
En arrivant à l’emblématique hôtel Hermitage, je plonge dans la splendeur de la Belle Époque, où l’élégance se chuchote dans chaque détail. Je suis accueillie avec une grâce exquise, guidée vers un somptueux déjeuner de bienvenue dans le Grand Salon Excelsior. Sous les lustres infinis, une lumière céleste danse à travers les murs ornés de miroirs, reflétant la grandeur et l’éclat de la magie à être révélée.
Je suis ici en mission pour nager dans une mer de bijoux et m'immerger dans un monde de beauté et de fantaisie, donnée vie par l'édition inaugurale de JOYA. Événement visionnaire de quatre jours, JOYA est une célébration poétique de l'art en œuvre, mettant en avant des trésors antiques, l’élégance du vintage et des créations contemporaines audacieuses. Ce salon international de la bijouterie, aux multiples facettes, est une perle rare dotée d'une âme.
JOYA brille de mille feux, dansant au rythme de ses créatrices, Vanessa Margowski et Delphine Pastor-Reiss, amies depuis toujours et filles fidèles de Monaco. Leur histoire d'amour avec l'art contemporain, le design et le monde éblouissant de la joaillerie a été cultivée au fil des années à travers des curations de galeries et des expositions. Avec une obsession pour la bijouterie fantaisie traversant toutes les époques — y compris des souvenirs d'enfance où l'artiste César comprimait ses bijoux — elles sont désormais des aficionadas dévouées, trouvant leur expression ultime dans JOYA. Ici, l'art de la métamorphose et de la continuité se déploie : une conversation constante entre l'artiste et le bijou, en transformation perpétuelle. C'est leur déclaration d'amour aux bijoux, conçue d'un désir de créer une expérience consacrée uniquement à l'art de la joaillerie.
Alors que les premiers signes de Noël infusent l'air de la Riviera, nous tourbillonnons dans les rues de cette mini-métropole, emportés par une tempête joyeuse, destination : One Monte Carlo. Parangon moderne, le joyau couronné de la Société des Bains de Mer, imaginé par l'architecte Sir Richard Rogers, se situe au cœur du Carré d'Or, en glorieux compagnie du Casino de Monte Carlo et de l'Hôtel & Café de Paris.
La Société des Bains de Mer, depuis le milieu du XIXe siècle, a allumé la renaissance culturelle et sociale de la Principauté ainsi que l'éveil de l'intelligentsia internationale, lorsque l'Hôtel de Paris ouvrit ses portes à un monde de luxe et de l’art. Imprégnée d'un parfum Proustien, Sarah Bernhardt a honoré la scène inaugurale de l'Opéra de Monte-Carlo. Les Ballets Russes de Diaghilev, avec Nijinski, Jean Cocteau, et des figures de proue telles que le compositeur Darius Milhaud, le sculpteur Henri Laurens, ainsi que les artistes Picasso, Matisse et Braque, avec la modernité visionnaire de Gabrielle Chanel, ont enflammé les années folles et Monaco avec une nouvelle vague d'avant-gardisme, propulsant l'époque vers un avenir exaltant.
Aujourd'hui, dans ce futur, leur esprits persistent alors que nous nous immergeons dans la galaxie de JOYA. Une constellation de bijoux exquis éclate de beauté, chaque pièce étant le reflet divin de l'art de son créateur. Intelligemment mise en scène par le duo d'architectes Bâlois Christ & Gantenbein et l'équipe de designers milanais NM3, la scénographie moderniste et épurée se juxtapose à la structure Art déco. Les alcôves manchettes en métal forment un labyrinthe lumineux, reliant et tissant l'univers unique de chaque designer - une symphonie éblouissante de maîtrise et d'imagination.
Ravivant l'âge d'or de la Riviera et le glamour de Grace Kelly dans le film d'Alfred Hitchcock To Catch a Thief, les fondateurs ont invité l'artiste visuel parisien Julien Carreyn à capter son essence à travers des Polaroids et vidéos évocateurs, dans l'esprit d'Andy Warhol, fusionnant l'énergie provocatrice des années 80 avec l'imagerie exotique et sensuelle rappelant Helmut Newton. Cette vision abstraite, riche d’iconographie nostalgique et mystérieuse, s’enrichit de la sensibilité design minimaliste du studio Yorgo&Co. Ensemble, ils fusionnent les époques et les styles, créant un rêve cinématographique captivant.
Notre voyage commence dans la Salle Jean Cocteau, au cœur de l'exposition, où les trésors du Musée d'Anthropologie Préhistorique de Monaco nous transportent vers le rocher d'Hercule et l'Empire romain du IIIe siècle, où un bracelet en jet a été découvert au XIXe siècle—si contemporain qu'il défie le temps.
Je découvre les créations sculpturales de Karl Fritsch, des bagues de famille réimaginées et réutilisées. Le thème de la transformation se poursuit avec Trichoptères, une collaboration étonnante entre l'artiste Hubert Duprat et des larves de trichoptères aquatiques, au cœur de la collection de Silvia Fiorucci et de son association, La Società delle Api. Plus tard, dans la pénombre de l'auditorium, un film envoûtant révèle l'art délicat des larves tissant leurs fourreaux d'or, de turquoise et de perles. Cette alchimie enchanteresse de la nature et de l'art – organique et imaginée – insuffle à chaque cocon une précieuse singularité, à la fois minuscule et profonde, une relique lumineuse de l'instinct transformée en un bijou de poésie. DIVINITÉ !
En entrant dans la Salle des Arts, je suis envoûtée par la collection spectaculaire de Barbara Bassi et Ciaudano, qui présente des chefs-d'œuvre allant de Buccellati à Bvlgari—diamants, perles, émeraudes, rubis, saphirs, colliers, manchettes, bagues, et encore—cascadant dans des présentations éblouissantes. Mon voyage commence à haut voltage ! Encore plus de cascades de diamants, de perles, et des sculptures et œuvres d'art en diamants créées par Tatiana Verstraeten. Les bijoux en tant qu'art résonnent également dans les créations mystiques et animalières encadrées de Gabrielle Greiss, ainsi que dans les intricités d'Eliane Fattal, magnifiquement mises en scène dans des cadres littéraires avec des roses et des plumes parmi les proses—une exquisité infinie. Des accents surréalistes chez Venyxworld et des boucliers d'armure chez Elie Top. Je veux me baigner dans la splendeur Art Déco de Karry Berreby et m'envoler à travers des royaumes astraux avec les camées et divinités célestes de Dorothée Potocka. Je veux dormir au sein des vitrines abritant les héritages familiaux de Gioielleria Pennisi pour l'éternité, écoutant leurs histoires transcendantes et leurs secrets, rêvant des empires passés, où de nouvelles sensations magnétiques de Buccellati et Bvlgari règnent encore plus !
Les jours suivants sont remplis de discussions et de projections sur les Bijoux Dansants, les Bijoux Art Déco, l'Art et la Science des Perles, encore plus de bijoux, encore plus de secrets, encore plus de design, avec le soutien de L’École des Arts Joailliers, soutenue par Van Cleef & Arpels, ajoutant une nouvelle transmission culturelle et pédagogique. Leur homme de tête, Daniel Mitchell, enrichit l'expérience avec une sélection de livres soigneusement élaboré ainsi que des ateliers pour les enfants de tous âges.
Nous célébrons le triomphe radieux de JOYA dans l'intimité de La Villa Primavera, la demeure de Vanessa—l'époustouflant joyau temporel néo-gréco-hellénique d'une élégance exquise à l'état pur—un sentiment indéniable de famille emplit l'air. Bulles et rires se mêlent tandis que nous nous prélassons au rythme des orchestrations d'Ennio Morricone, Metti Una Sera a Cena, mon hymne ultime de la Riviera, dansant à travers des portails du passé, du présent et de l’avenir. Sous les étoiles scintillantes, l’esprit intemporel de Monaco éblouit à nouveau, nous rappelant que cette saison n’est pas seulement un moment de réflexion et de célébration, mais aussi une invitation à embrasser l’éclat des possibilités infinies. Alors que la nouvelle année approche, JOYA se prépare à enchanter Gstaad dès février ; son existence nomadique commence, tandis que son cœur bat pour toujours à Monaco. Je reviendrai sur la Riviera!
QUELLE GLOIRE, QUELLE JOIE, QUELLE JOYA !
@joya.monaco
@catherinebaba
Merci Favori Paris, Grégroire Marot, Camille Bäumer, Bruno Michel