Hommes

Comment porter le total-look survêtement ?

Sans basculer dans le cliché le plus total, porter le survêtement est, en 2018, aussi bien une prise de parti qu'un refus de rentrer dans le moule. Encore faut-il savoir lequel et comment. Heureusement, nous sommes là.
Au premier degré

Fanatiques de Vêtements, GmbH et autres labels underground mais bankables trouveront leur salut dans le total look survêtement adopté au premier degré. Digne héritière du pire (et aujourd'hui du meilleur) des années 90, la silhouette habituellement mauve rayée verte, souvent en Tencel et parfois en polyamide (et dans beaucoup d'autres fibres textiles techniques au nom peu glorieux), passe de l'oubli et de l'exil aux premiers rangs des défilés, ainsi qu'aux podiums eux-mêmes. L'idée ? Faire valoir la crédibilité street des clips de NTM, jouer le jeune homme cru 1995 qui portait sur survêt Lacoste avec autant de ferveur qu'un évêque sa mitre. Mais pour éviter de donner l'impression de vivre dans une fripe, on choisit la coupe plutôt ajustée et les couleurs aussi sobres que possible. Même si la fashion a tendance à vous faire tourner la tête, parce qu'il en va de votre dignité. 

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GmbH, printemps-été 2018
Gosha Rubchinskiy, printemps-été 2018

Parce qu'il n'y a pas que les néo-punks dans la vie, mais également une bonne grosse rasade d'addicts au bling, à l'étalage des richesses et aux initiales des plus grandes maisons du mercato luxe, le survêtement logoté hisse bien haut l'étendard de l'ostentatoire. Que l'on se prenne pour une réincarnation de 2pac ou le dissident fidèle de Dapper Dan (qui réssuscite grâce au mécénat de la maison Gucci), rien n'empêche aujourd'hui de ressortir l'attirail monogrammé qui était avant réservé aux dealers, rappeurs US et autres grands pontifes du gros son outre-Atlantique. Chez Gucci, on met le haut et le bas ensemble, même si dans un contexte dit "normal", on vous le déconseille. Et chez Lacoste, on l'adopte "à l'ancienne" avec le sigle en lettres capitales. 

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Gucci, printemps-été 2018
Lacoste, printemps-été 2018
Détourné

Pratique aussi courante dans la mode homme que le bakchiche l'est dans les élections présidentielles russes, le détournement stylistique a la peau dure. Parce qu'il reste l'un des meilleurs moyens de s'autoproclamer à la mode sans en faire trop non plus. Tantôt à la manière d'un costume, tantôt à la manière d'un habit de fête pour minorité ethnique en voie de disparition, on twiste le survêtement aussi souvent qu'on le porte. Lorsqu'il est brodé, il renforce votre côté jeune poète urbain au grand coeur et un brin niais, voire (pire) romantique. Comme chez Valentino, où Pierpaolo Piccoli manie le lexique de l'effort comme personne, et parvient même à asseoir la silhouette en nylon au panthéon des classiques de la maison tant elle est savamment executée. Ou chez Boss, lorsqu'il s'apparente presque à une combinaison (au mieux), où à une luxueuse parure de nuit. 

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Valentino, printemps-été 2018
Boss, printemps-été 2018

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