Diplo : "Je m'inspire des réseaux sociaux dans ma musique"
Plus personne n’arrêtera Diplo. Incarnation du egme californien, mage sonique rompu depuis quinze ans à un DJing précis adulé par les initiés, le natif de la ville d’Elvis multiplie les collaborations avec les plus grands noms de la pop mondiale – Beyoncé, Justin Bieber, Madonna, Lil Wayne ou M.I.A. – sans perdre pour autant de vue les scènes électro des villes émergentes qu’il encourage avec un acha- rnement discret. Une block party géante à Islamabad en février dernier avec son label Mad Decent, une performance avec son groupe Major Lazer à La Havane en 2016 devant 400 000 personnes – une première pour un artiste US depuis le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba – documentée par le lm Give Me Future, des dates en Ouganda, au Nigeria et en Éthiopie lors de sa dernière tournée africaine... Celui qui tient quasiment résidence dans les meilleurs clubs de Vegas of cie en parallèle sur les scènes con dentielles du monde entier et offre une visibilité aux courants locaux alternatifs, qu’il explore depuis Favela on Blast, docu qu’il réalisait en 2008 sur les artistes new funk des quartiers pauvres de Rio.
Le voilà de nouveau dans la lumière, sur son EP California, dévoilé en mars, dont la tracklist réunit des collaborations avec les nouveaux noms de L.A. : Lil Yachty, Lil Xan, D.R.A.M. ou Trippie Redd, autant de rappeurs têtes de le de la jeune garde, dont les visages tatoués, le ow et les textes néopunks remplacent la pop édulcorée des gros labels dans les oreilles de la jeunesse américaine. Six titres en tout, à la fois mélancoliques et dansants, où le sautillant Diplo s’essaie à l’introspection et rend hommage à ceux qui incarnent la scène hip-hop californienne et s’apprêtent – tout comme lui – à rejoindre la lumière. Rencontre avec l’intéressé, entre deux avions, dans une villa abandonnée de Beverly Hills.
Vous venez de lancer votre propre radio, de quoi s’agit-il exactement?
Diplo : Elle s’appelle Diplo’s Revolution, elle est diffusée par SiriusXM, une radio en ligne et satellite qui compte plus de 32 millions d’abonnés dans le monde. Ils m’ont proposé de curater ma propre chaîne. Elle est diffusée 24 heures sur 24 et on y trouve mes playlists avec du hip-hop, de la dance, de la pop, mais aussi des émissions sur l’afrobeat ou d’autres courants musicaux plus alternatifs. C’est assez éclectique, l’idée est de faire découvrir aux abonnés de jeunes scènes musicales cool et encore peu connues.
Comment définiriez-vous votre nouvel EP California ?
Il réunit mes collaborations de cette année, avec Lil Yachty, Lil Xan ou Trippie Redd. Tout s’est surtout passé à Los Angeles, avec cette jeune garde de rappeurs capables de faire à peu près ce qu’ils veulent grâce aux nouveaux réseaux. C’est ce nouvel esprit californien que j’ai voulu retranscrire sur California.
Justement, des artistes tels Lil Xan ou Lil Yachty sont rattachés au courant des “rappeurs SoundCloud”. Qu’est-ce que cette plateforme a changé pour l’industrie musicale?
Elle leur permet de toucher immédiatement une audience, au lieu de devoir passer par toutes les étapes pour être signés sur des labels. Il n’y a plus besoin d’intermédiaire, il suf t d’uploader un morceau, les auditeurs font eux-mêmes le tri entre ce qui marche ou pas. Leur musique est très brute, sans mixage nal, presque punk. Et c’est ça aussi qui plaît au public. Maintenant, ils sont tous signés sur de gros labels, comme Lil Pump qui vient de signer un contrat à huit millions de dollars. Donc d’une certaine manière, l’industrie n’a pas tant changé que ça, SoundCloud leur offre surtout plus de visibilité pour démarrer.
Retrouvez la suite de l'interview de Diplo dans le numéro 56 de l'Officiel Hommes, actuellement en kiosques
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