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Omari Douglas : "L'art a toujours fait partie de ma vie"

Éblouissant dans la minisérie “It’s a Sin”, l’acteur Omari Douglas est appelé à une grande carrière. Cette fresque bouleversante, signée Russell T. Davies, autour de l’apparition du sida dans le Londres des années 80, fera date. 

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Photographie MISAN HARRIMAN

L’OFFICIEL HOMMES : Où vous trouvez-vous en ce moment 

OMARI DOUGLAS : Je partage mon temps entre Wolverhampton, où j’ai grandi, chez ma mère, et Londres. 

L’OH : Comment est née votre vocation ?

OD : J’ai commencé à envisager sérieusement d’être acteur quand j’avais 14 ou 15 ans. L’art a toujours fait partie de ma vie. J’étais sensible à toutes ses formes. À 11 ans, j’ai pu bénéficier de formidables cours de musique, j’ai participé à des groupes, à des chorales, à des spectacles d’écoles... Mais j’étais un peu effrayé à l’idée de me consacrer pleinement à une carrière artistique, j’étais un peu intello, disons. J’ai suivi un cursus classique, j’étudiais l’allemand, la littérature anglaise, tout en continuant à pratiquer l’art dramatique, la danse et la musique. J’allais voir beaucoup de pièces, je me plongeais dans les programmes, en aspirant à y figurer un jour. Finalement, j’ai auditionné pour entrer dans une école de théâtre à Londres, l’Arts Educational Schools, pour laquelle j’ai obtenu une bourse. Mon éducation, c’était vraiment les comédies musicales. J’ai eu la chance de participer à beaucoup d’entre elles. Ma carrière a pris un autre tour lorsque j’ai rencontré des metteurs en scène qui m’ont encouragé à aller plus loin. Mon agent m’a fait lire le script de It’s a Sin,et le reste appartient à l’histoire!

L’OH : Quelles ont été vos premières réactions en lisant le scénario?

OD : Wow! Je n’avais pu lire que les deux premiers épisodes, mais ce qui m’a marqué c’était l’amitié unissant les personnages, leur vitalité, leurs ambitions. Roscoe fait montre d’une telle détermination à assumer qui il est, il m’a fait une forte impression.

L’OH : Connaissiez-vous le travail de Russell T. Davies?

OD : Je savais qu’il avait travaillé sur Doctor Who, même si je ne suis pas un fan de science-fiction. J’ai été plus marqué par Cucumber, qui a été diffusé en 2015. J’avais 5 ou 6 ans à l’époque de Queer as Folk,et je me souviens surtout de son caractère un peu scandaleux. Son écriture est incroyable, et j’

“RUSSELL VOULAIT QU’ON S'AMUSE SUR LE PLATEAU, QU’ON SOIT FIDELES À CEUX QUI ONT TRAVERSÉ CETTE ÉPOQUE. "

L’OH : Avez-vous besoin de vous retrouver dans un rôle?

OD : C’est assez instinctif. Roscoe, en l’occurrence, je le comprenais, mais certains traits de son caractère m’entraînaient loin de ma zone de confort. C’était libérateur. Il se moque de ce qu’on pense de lui, il est comme un champ magnétique. Cette volonté de s’affirmer sans aucun filtre, je la trouvais admirable, mais un peu loin de moi. J’avais un rapport plus timide au monde. On a tourné pen. 

L’OH :Est-ce que chaque rôle a un impact sur votre personnalité?

OD :Totalement. En particulier avec It’s a Sinqui relate une expérience authentique et profonde, et vous lie à d’autres réalités. Roscoe m’a ouvert une porte vers d’autres aspects de ma personnalité, qui peut-être m’effrayaient. J’en ai beaucoup appris.

L’OH :Vous pouvez me parler des photos accrochées à votre mur?

OD :Il y a un portrait de Grace Jones, que j’admire, elle a un cachet “transatlantique”, un peu Jamaïquaine (comme moi), un peu Anglaise, un peu Américaine. Il y a une affiche de la tournée de Robyn, un souvenir incroyable. Une autre de Chorus Line,ma comédie musicale préférée, une photo de Prince, que j’adore, une autre de Kate Moss qui est un modèle pour moi, un poster des Spice Girls, qui m’ont frayé un chemin vers la culture queer, je les ai vues deux fois en concert en 2019! Il y a aussi une photo de Malick Sidibé, un artiste malien que je trouve f

L’OH :Vous sentiez-vous, en faisant cette série, investi d’une mission?

OD :Oui. Russell voulait qu’on s’amuse sur le plateau, qu’on soit fidèles à ceux et celles qui ont traversé cette époque, à la joie qui les animait, au plaisir qu’ils prenaient. Qu’on honore cet aspect de leur vie. Quand vous pensez à ces années, votre esprit a tendance à se focaliser sur le drame et à oublier tout le reste. Cette série montre le mouvement de balancier entre la tragédie et la joie, vous ne pouvez pas comprendre l’impact de la tragédie sans d’abord montrer la joie. Ces personnages sont des gens ordinaires, certains très jeunes, qui se découvrent et s’amusent. J’ai encore plus conscience du sentiment de devoir que vous évoquez depuis que la série est diffusée, je reçois des messages de partout dans le monde.

L’OH :Vous partagez quelques scènes avec Stephen Fry, une icône culturelle en Angleterre et une icône gay...

OD :Il est extraordinaire! Un puits de science, j’en restais béat. Très généreux dans le travail. C’est une âme magnifique

L’OH :Avec It’s a Sin, I May Destroy Youou Lovecraft Country,la télévision s’engage dans des projets avec un propos sérieux... Cela vous paraît-il essentiel?

OD :Toute forme d’art, même légère, a de l’importance. Mais les shows évoqués ont permis de changer de paradigme, d’ouvrir un dialogue social et culturel. C’est la force de ce médium.

L’OH :Quels sont vos projets?

OD :J’en ai plusieurs... Je peux seulement vous parler de la campagne Simone Rocha pour H&M à laquelle je

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