Pourquoi le plastique est (vraiment) fantastique
Bionic Yarn est né en 2007 à l’initiative de deux New-Yorkais – Tim Coombs et Tyson Toussant – qui souhaitaient faire de leur compagnie Return Textiles le précurseur en matière de “ fil vert”. Leur rencontre avec Pharrell Williams (qui a pris des parts dans l’entreprise) a été déterminante, et leur a permis de passer à la vitesse supérieure. Timberland a été le premier à les suivre dans l’aventure. Puis Adidas, G-Star, H&M, Stella McCartney, Moncler, O’Neill... ont aussi récompensé leurs nobles efforts.
Quelle était la punchline à l’origine du projet ?
Tim Coombs et Tyson Toussant : “Stronger Thread. Greater Good” (Un l plus fort. Un meilleur produit, ndlr).
Les débuts ont été difficiles. Pourquoi ?
Imposer de nouvelles idées n’est jamais simple. Il y a toujours des résistances. Avec Bionic Yarn, nous avons déboulé dans une industrie bien établie, rétive au changement et adepte du “pourquoi chercher à faire évoluer les choses, quand ça marche très bien comme c’est ?”. Mais nous avons anticipé le changement des mentalités, et nous étions n prêts quand le moment est arrivé.
Après dix ans d’activité, quel bilan en tirez-vous ?
Ce fut une décennie de changements. Les entreprises, dont certaines sont stratégiquement déterminantes, ont pris conscience de l’importance et de l’urgence de l’enjeu environnemental mondial.
Quel est le meilleur moyen de résister ?
La prise de conscience et la communication restent le nerf de la guerre.
Comment l’industrie de la mode gère-t-elle la question du développement durable ?
Le point positif, c’est que les marques n’ont jamais été aussi mobilisées : les plus grosses d’entre elles investissent beaucoup d’argent et d’énergie sur le dossier, et les jeunes marques l’ont en tête dès leur naissance. Le point négatif est que c’est peut-être déjà trop tard, hélas.
Votre avis sur cet engouement soudain et “trendy” pour l’éco-responsabilité ?
La “vulgarisation” de grandes causes a toujours existé, et nous sentons un réel engagement chez les gens, ne serait-ce que par intérêt personnel, ce qui est tout à fait recevable. L’instinct de survie est honorable.
La meilleure façon d’être un activiste modèle pour notre planète ?
Nous ne prétendons pas détenir la recette idéale. Mais il est important que chacun se montre judicieux dans l’approche du problème, et garde en tête que toute initiative personnelle fait partie d’une dynamique d’ensemble.
Quelle serait, pour Bionic Yarn, la meilleure nouvelle ?
Que la production mondiale de plastique vierge soit à jamais interdite.