Sega Bodega : "J’aime composer avec un film en arrière-plan"
L’Officiel Hommes : Quels sont vos premiers souvenirs musicaux?
Sega Bodega : Avec Napalm Death, j’avais 9 ou 10 ans. La brutalité et l’énergie du chant m’ont complètement secoué. Je n’avais aucune idée qu’un être humain pouvait émettre de tels sons. Et je pouvais danser dessus ! Ma vie en a été changée.
D’où viennent vos chansons ?
En passant des heures sur un portable, en attendant que quelque chose sonne bien.
Quel élément déclenche l’écriture ? Un beat, une mélodie, une pure projection mentale ?
Cela change tous les jours.
Préférez-vous que les gens rêvassent ou dansent en vous écoutant ?
Je ne peux pas me prononcer. J’espère que mes chansons ne produisent pas qu’un seul effet. Idéalement, j’aimerais qu’après avoir écouté ma musique, on se mette à en faire également.
Rêvez-vous de musique ?
Quand cela m’arrive, elle est toujours extraordinaire... Et quand j’essaie de la retranscrire, elle m’a échappé. C’est complètement rageant.
Quelles chansons auriez-vous aimé avoir écrites ?
Con te Partirò, de Francesco Sartori, chantée par Andrea Bocelli. Le thème Love, de Spartacus, composé par Alex North.
Qui sont vos auteurs préférés ?
Max Martin, surtout par sa longévité (Martin est le compositeur et producteur de tubes depuis une trentaine d’années pour Backstreet Boys, Britney Spears, Katy Perry...).
Quel adjectif aimez-vous voir associé à votre musique ?
Je suis mesquin, je n’aime pas être associé à des artistes que je n’aime pas. Et vice versa.
Quel est votre son préféré et celui que vous détestez ?
Ceux que je préfère sont les sons que je découvre. Et j’ai horreur du bruit que font les ambulances londoniennes. Elles vont finir par me rendre sourd !
Quelles autres formes d’art vous inspirent ?
Le cinéma. J’aime composer avec un film en arrière-plan. Cela m’aide à lui donner une forme.
Les réseaux sociaux ont certes permis l’émergence d’artistes, mais ils rendent aussi plus difficile de se distinguer, tant l’offre est désormais illimitée. Est-ce que ce contexte rend plus excitante la création ?
Il y aura toujours un espace pour ceux dont le travail ne présente pas de véritable intérêt... mais seuls ceux qui sortent du lot, parce qu’ils sont plus radicaux, passeront l’épreuve du temps. J’aime bien la culture du moodboard qu’a permis Instagram, mais ce réseau n’est pas infaillible.
À écouter sur : soundcloud.com/segabodega
L’album de Sega Bodega Salvador est sorti en février (Nuxxe).
Retrouvez cet interview dans le nouveau numéro de L'Officiel Hommes