Talent à suivre : Enzo Dal Mas
À tout juste 25 ans, Enzo Dal Mas est le designer qui intrigue le Tout-Paris. Portrait d’un jeune talent à l’avenir prometteur.
Quand on le croise dans la rue, impossible de ne pas se retourner. Son allure élancée, son profil olympien, sa grâce naturelle : malgré lui, il ne passe inaperçu dans la foule. Son aura rayonne. Il possède déjà l’étoffe d’un grand nom, comme ses aînés auparavant. Une sensibilité exacerbée, une certaine intelligence du phrasé, un profond amour de la création, et ce je-ne-sais-quoi un brin précieux, de terriblement parisien. Pourtant, derrière cette apparente aisance se cache un homme qui connaît la force du travail.
L’ambition avant tout
Enzo Dal Mas est de ceux dont la trajectoire s’est dessinée comme une évidence. Depuis son enfance, il crayonne. Ses influences sont déjà bien précises : Cristobal Balenciaga, Gabrielle Chanel et Rick Owens en tête de liste. De son Albi natal, il rêve de Paris. Très tôt, il le sait : sa vie sera grandiose ou ne sera pas. Après un passage aux Arts-Décoratifs et une volonté sans faille, il se dévoile au grand jour.
La perfection comme obsession
Sa collection Outro est l’aboutissement de tous ses démons, ses fascinations. Plus qu’une collection de diplôme, il s’agit d’un tournant pour sa future carrière. Il y expose sa vision d’une création intemporelle, fine et pointue. On reconnaît la signature du designer à ses lignes épurées, assurées, captivantes. Un collier en lévitation, une ceinture lunaire inspirée du plasticien Anish Kapoor, des bords francs à peine rebelles, un camaïeu de blanc et beige, la profondeur d’un noir abyssal, mais aussi l’influence habilement dissimulée des travaux d’Alicja Kwade et de Richard Serra. On peut aussi déceler l’héritage d’une Phoebe Philo – en plus essentiel, plus ascétique encore.
Dans la cour des grands
Enzo Dal Mas vise toujours plus haut, et c’est à la galerie Pierre Augustin Rose qu’il a choisi de présenter sa collection. Toute l’élite de la mode était là, entre Carine Roitfeld, Loïc Prigent, Ludovic de Saint Sernin... Il y a dévoilé sept silhouettes sur mannequins, photographies de campagne et clips vidéo. Les photographies signées Quentin Saunier mettaient en scène des mannequins à la beauté singulière, à l’instar de Mariam de Vinzelle, Jade Nguyen ou Fabien Naivo. Quant à la musique, elle était arrangée par Michel Gaubert. La styliste Elin Svahn et le directeur de casting Tom Van Dorpe l’ont également accompagné dans son entreprise, apportant respectivement leur point de vue. Déjà, les plus grands lui font confiance, l’accompagnent dans ses projets. C’est simple, on ne connaît d’égale à son esthétique presque monacale et pourtant si sensuelle. Parcours à suivre.