Montblanc à l'assaut des grands espaces
Réputée pour ses instruments d’écriture et ses pièces de maroquinerie, Montblanc excelle aussi en haute horlogerie depuis 1997. En intégrant Minerva en 2007, elle s’enrichit d’un savoir-faire et d’un outil exceptionnels. Le passé de la manufacture de Villeret se retrouve encore dans les références actuelles de l’horloger. En attestent ses déclinaisons de la collection « 1858 » taillées pour les cimes ou sa gamme Iced Sea dédiée autant aux abysses qu’aux glaciers. Sans oublier les complications et les rouages avec la superbe édition revisitée des chronographes Minerva, le Unveiled Minerva Monopusher Chrono
Entre passé et présent, Montblanc exprime ses valeurs
Les nouveautés présentées par l’emblème de Hambourg ont toutes le même mantra : perpétuer l’héritage de Minerva à travers des collections entre tradition et modernité. Petit flashback pour bien comprendre l’ADN des dernières créations. La manufacture de Villeret a conçu des pièces iconiques tel le calibre 13/20 au début des années 1920 – ce fut l’un des premiers mouvements chronographes développés pour les montres bracelets. Minerva a surtout rayonné entre 1920 et 1930, avec ses modèles à usage militaire ou destinés aux explorateurs dans leurs expéditions, notamment en haute montagne. Ces montres, Montblanc les réinterprète aujourd’hui de plusieurs manières, mais en conservant l’esprit Minerva. Le passé n’a jamais été aussi présent. Il y a la montagne, mais aussi l’océan et ses abysses. Cette année, Montblanc a décidé de replonger au cœur des fonds marins. Et ce, avec de nouvelles interprétations de sa collection de plongeuses Montblanc Iced Sea. Ces montres de plongée nées en 2022 rendaient hommage aux lacs glacés du massif du Mont-Blanc.
Technologie Zero Oxygen
Aujourd’hui la ligne Iced Sea gagne la mer. La Montblanc Iced Sea 0 Oxygen Deep 4810 passe de 4 810 m d’altitude (le Mont-Blanc) à 4 810 m de profondeur. Elle conjugue ainsi l’univers de l’océan à celui de la montagne, terrain qui a toujours fait partie de l’ADN de la maison. Conçue pour résister à des conditions extrêmes, la boîte en titane de 43 mm est équipée, comme toutes bonnes plongeuses, d’une plaquette de protection sur la couronne vissée. Le boîtier est vide d’oxygène et s’inscrit dans la série des garde-temps « Zero Oxygen », une technologie révolutionnaire (voir pages 34) de la marque. À l’instar des précédents modèles Iced Sea, le cadran de la Montblanc Iced Sea 0 Oxygen Deep 4810 s’inspire ici de la glace craquelée d’un des plus célèbres glaciers trônant au-dessus de Chamonix : la Mer de glace. On retrouve une impression de profondeur envoûtante et de jolis contrastes de lumière avec la teinte bleue effet sfumato et la technique utilisée du « gratté-boisé ». Lisibilité oblige, un revêtement blanc sur les aiguilles et index dégage une nuance luminescente de bleu dans la pénombre. Côté mécanique, cette pièce embarque un mouvement automatique
MB 29.29 de manufacture certifié COSC, avec une réserve de marche d’environ cinq jours. Il est complété par un bracelet interchangeable en caoutchouc noir facile à ajuster directement sur le poignet, même en combinaison de plongée. Une montre parée pour plonger !
Plongée sportive et vintage dans l'âge d'or du bronze
Minerva n’est jamais très loin de Montblanc. En témoigne la nouvelle Montblanc Iced Sea Automatic Date habillée de bronze, arborant un look oxydé néo-rétro. Longtemps négligé, l’airain, son autre patronyme, profite de la vague vintage pour faire son retour chez Montblanc. Le plus ancien des alliages, fait de cuivre, zinc et étain, utilisé après l’âge de pierre et avant celui de fer, serait-il devenu le plus branché des métaux ? Ni technique comme le carbone ou la céramique high-tech, ni précieux comme le platine ou l’or, il voit pourtant sa teinte chaude et sa patine célébrées par les marques horlogères, dont Montblanc qui rend ainsi hommage aux pièces d’autrefois signées Minerva.
La patine du temps
Si le bronze n’a pas toujours convaincu – on se souvient l’échec commercial en 1988 de la Gefica de Gérald Genta –, il mérite pourtant sa place dans l’horlogerie. En effet, il dégage une énergie et vivra selon la peau de son propriétaire et l’usage qu’il en fera, d’où des patines très diverses – du brun rougeâtre au vert ou au gris, voire au noir. Cette patine du temps, difficile à prédire, est ici célébrée avec la collection Montblanc Iced Sea Automatic Date. Célébrant les couleurs chaudes du soleil se couchant sur les glaces, son boîtier de 41 mm, aux finitions polies et satinées, est façonné en bronze. Du bronze ? Pas tout à fait. Il s’agit en fait de cuproaluminium, un alliage spécial une fois et demie plus solide que le bronze et très résistant à la corrosion et à la rouille. Ce dernier est confectionné avec de l’aluminium et du cuivre, contrairement au bronze classique (alliage de cuivre et d’étain), ou du laiton (alliage de cuivre et de zinc). Mais pas de panique, le cuproaluminium prend lui aussi une belle patine au fil du temps. Pour parfaire l’ensemble, le cadran noir, avec chiffres arabes et index luminescents plaqués or rose beige, est orné d’un motif glacier sur lequel se détache un nouvel emblème Montblanc Iced Sea inspiré par le sceau d’exportation vintage de Minerva. Quant à la lunette tournante moletée rotative unidirectionnelle, elle est en aluminium anodisé bicolore marron et noir. Côté cœur, on retrouve un mouvement automatique MB 24.17 (basé sur un Sellita SW200) qui offre 38 heures de réserve de marche, ainsi qu’un fond du boîtier vissé en bronze avec gravure en 3D d’un plongeur et d’un iceberg. Une pièce idéale pour partir à l’aventure, en un tour de cadran !
Une bouffée d'air frais et de complications
La montagne, un univers qui colle à l’identité des montres Montblanc, à l’instar de la collection 1858 Geosphere dévoilée en 2018, pour les 160 ans de la maison Minerva. Caractéristique ? Un affichage unique des heures universelles par deux globes bombés rotatifs figurant les deux hémisphères. Cette année, la maison lance la Montblanc 1858 Geosphere 0 Oxygen Carbo2. Limitée à 1 969 exemplaires (date où Reinhold Messner a réalisé la première ascension en solitaire des Droites, face nord du massif), elle est issue de la gamme 0 Oxygen de 2022. Les montres 0 Oxygen ont signé une première mondiale : un mouvement et un boîtier sans oxygène pour empêcher la formation de buée due aux écarts importants de température en altitude et éviter toute oxydation des composants. Les huiles spécifiques utilisées sur les rouages permettent au mouvement de conserver toute sa performance, même à -50 °C.
Complication d’heure universelle
Le boîtier de 43,5 mm est façonné en titane et Carbo2. Une matière innovante qui capte le CO2 issu de la production de biogaz et des déchets minéraux des usines de recyclage, grâce à un procédé de dissolution et de carbonatation du calcium. La poudre obtenue est ensuite associée à la fibre de carbone pour une boîte ultralégère et résistante. Celle-ci présente des nuances plus ou moins sombres sur ses flancs, ainsi qu’une gravure de la silhouette du mont Blanc à luminescence bleue sur l’un des côtés. Citons aussi la lunette bidirectionnelle cannelée en titane et céramique avec points cardinaux bleu luminescent et le cadran glacier effet sfumato noir imitant la texture de la glace (technique du gratté-boisé). Chapitre mécanique, le mouvement automatique MB 29.25 intègre une complication d’heure universelle avec deux globes tournants figurant les hémisphères, le méridien de Greenwich en bleu et 14 points représentant les sommets de plus de 8 000 m. Zoom sur la Montblanc 1858 Unveiled Minerva Monopusher Chronograph, qui rend hommage au calibre 17.29 de Minerva, l’un des chronographes monopoussoirs les plus fins (à peine 5,6 mm). Cette édition limitée à 100 pièces se dote d’un nouveau mouvement à remontage manuel, le MB17.26, ici retourné pour mieux dévoiler les rouages des 291 composants, côté cadran, à travers un verre saphir squeletté. Construite sur des piliers, cette complication chronographe laisse passer la lumière à travers cinq ouvertures taillées dans le boîtier en acier de 43 mm. La lunette cannelée en or blanc s’inspire de celle de Minerva datant de 1927. Petit « twist » moderne ajouté par Montblanc, les platines et ponts en maillechort ont été colorés dans un bleu contemporain, contrastant avec le reste du mouvement tout en restant en harmonie avec le bracelet en cuir de veau sfumato bleu.