Vous connaissez les deux nouvelles égéries Oméga
Effet d’optique ou métaphore ? Sur la photo, pourtant prise dans la première année de l’idylle, le couple prouve qu’il a déjà un problème de taille. Celle du crâne de Jude, dont le périmètre approche celui d’un Teletubby standard et correspond à peu près aux dimensions du buste de Sienna. Une visibilité qui facilite la traque des paparazzis mais pourrit la vie de l’actrice. Cette dernière avouait en 2014 à Esquire ne pas avoir été préparée à vivre avec une superstar comme Tinky Winky.
Quel a été le déclic ?
Un jour, un ami de ma compagnie m’a demandé de l’aider sur un shoot pour i-D. Il voulait que je fasse du body-painting. J’ai accepté. À cette époque, je ne connaissais même pas le magazine ! Mon travail était un peu brouillon, je peignais à grands coups de pinceau, mais j’ai adoré. Sur le set, je n’arrêtais pas d’observer la maquilleuse : je scrutais ses produits, ses gestes pour maquiller, démaquiller, remaquiller les visages… Aujourd’hui, je constate que mon instinct m’a toujours guidée vers la peinture. Le design industriel m’a permis de structurer tout ça.
Votre imagination n’a pas de limites. À votre avis, la mode souffre-t-elle d’un manque de créativité ?
Je ne pense pas que la mode manque d’imagination. Je pense que l’industrie pose des barrières. Dans le milieu, il y a beaucoup d’artistes aux univers fascinants, mais qui finissent par produire un travail presque trop lisse. Je trouve ça dommage car ils ne se fient pas automatiquement à eux-mêmes, mais s’adaptent à ce que l’industrie approuve. Ce n’est donc pas une question de créativité. Les gens n’ont pas de limites en soi : ils se les imposent.
Il a grandi dans un petit village au bord de l’Atlas, élevé par ses grands parents. D’extraction judéo-mystique – son arbre généalogique qu’il peut remonter jusqu’à l’an 1100 n’est constitué que d’une longue lignée de rabbins — il se dit d’une famille de penseurs. La religion est pour lui le lieu de connaissance d’un monde plus silencieux où l’invisible compte autant voire davantage que le visible. Pourtant Philippe Elkoubi n’a pas choisi la voie de ses aïeux. « Je suis la première génération à ne pas être rabbin ». Celui qui dit s’intéresser « aux identités, aux incarnations » a choisi un tout autre territoire. Directeur de Casting, cela semble trivial, réducteur. Pourtant ça ne l’est pas. Philippe Elkoubi va au plus profond mais aussi au plus instinctif. Il va au plus profond des êtres, dans ce qu’il nomme les arrière mondes, vers l’âme de chaque individu. Ainsi choisit-il, pour les plus grands réalisateurs du monde entier, les visages, les regards — les acteurs et les actrices. Agissant en véritable révélateur, il époustoufle ceux qui travaillent avec lui. Philippe les a « fait évoluer » sur la compréhension de leur scénario ». Rebecca Zlotowski le dit elle même : elle a plus appris sur ses personnages pendant le casting que pendant l’écriture du scénario. Pas en termes d’acteurs mais vraiment en terme de scénario. Il sait lire au delà. Sa vision d’un scénario, les acteurs qu’il propose sont une réalisation en soi. « Le cinéma, c’est le présent absolu. Je ne crois pas qu’il y ait de personnages. Ce que donnent les acteurs, c’est ce qui les traverse ». Ce « geste » du casting, comme il l’appelle, il dit en avoir hérité. Lire derrière les yeux, voir derrière la peau. « Dans mon métier, je me sens au plus proche de ma tradition juive ».
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