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International Talent Support : de jeunes créateurs très soucieux de l'environnement

Depuis 18 ans, Diesel accompagne la jeune création et lui donne l'opportunité de s'exprimer lors de l'International Talent Support, un concours de jeune création, dont la finale s'est tenue le 12 juillet à Trieste. Rencontre avec 3 des finalistes.
Rafael Kouto
 

Jeune créateur suisse, Rafael Kouto a fondé sa marque en 2017 avec, comme fondements, une approche durable pour la création de ses pièces. Son travail passe par la récupération de textiles pour le recycler et leur donner une seconde vie. 

D'où vous est venue cette passion pour la mode ? 

Rafael: Je pense que ma passion pour la mode a débuté lorsque j'ai compris que le vêtement était un langage universel. Il permet d'exprimer ses sentiments et ses convictions, un vêtement dit beaucoup d'une personne, c'est une forme de langage non-verbal. C'est cet aspect que j'ai toujours trouvé magique dans la mode, mais cette passion et cette envie vient aussi d'Alexander Mcqueen, j'ai toujours trouvé son travail extraordinaire et très inspirant. 

Qu'elles sont vos principales sources d'inspiration ? 

Je puise mon inspiration en confrontant deux cultures, la culture africaine et occidentale. De la culture africaine, je prends toute cette conscience de réutilisation, du fait que tout est toujours utile, que rien ne se jette et que c'est quelque chose de normal de donner une seconde vie à un objet. De la culture occidentale, je m'inspire de tout le savoir-faire et de l'histoire de cette technique de couture. J'essaye vraiment de prendre le meilleur des deux pour servir ma création et faire quelque chose qui est à la fois beau et impactant. 

Comment voyez-vous la mode du futur ? 

Pour moi, l'upcycling va devenir la norme, il est nécessaire que ça le devienne pour le bien de la planète. Nous produisons trop. Bientôt, nous serons noyés sous des montagnes de tissus et de déchets, il est temps de trouver de nouvelles façons de faire pour changer radicalement nos modes de consommation et de fabrication. 

 

Rafael Kouto est de lauréat du prix Loto et du prix Diesel 2019

Yukika Saito
 

Cette Japonaise a fait des déchets la colonne vertébrale de sa création, elle le crie haut et fort "Planet is full of rubbish". Ses créations, entre œuvre d'art et vêtements, sont les plus beaux ambassadeurs de son message. 

D'où vous est venue cette passion pour la mode ? 

Yukika: C'est quelque chose qui m'est venue comme ça, j'ai commencé à coudre deux bouts de tissus ensemble, au fur et à mesure j'ai perfectionné mon travail et la passion est venue. J'ai également voulu faire des vêtements pour faire passer un message, pour laisser une trace dans l'esprit des gens. Mon travail est non seulement un support d'expression, mais aussi le fer de lance de mon engagement écologique. 

Qu'elles sont vos principales sources d'inspiration ? 

Mon inspiration vient de mon quotidien, quand je me promène, je prends en photo et ramasse tous les déchets que je trouve, ils sont à chaque fois une nouvelle source d'inspiration, ils me permettent de trouver de nouvelles idées, de nouvelles choses à construire autour de ces détritus. 

Comment voyez-vous la mode du futur ? 

Les grands groupes resteront toujours ce qu'ils sont, des super-machines qui produisent beaucoup, mais à travers le monde entier, on voit le marché de la seconde main et les vintages shops se démocratiser. J'aimerais que ces magasins deviennent la norme, que l'on rentre dans un système de mode circulaire pour que le vêtement devienne une pièce durable et plus quelque chose de consommable. 

Moon Hussain
 

Cette jeune britannique a décidé de construire sa collection autour de la notion de genre et de tous les débats qui en résultent. Elle a essayé de comprendre comment se construisait le "womenswear" tout en imposant sa proore identité stylistique, singulière et détonante. 

D'où vous est venue cette passion pour la mode ? 

Moon: J'ai étudié la création textile et c'est au cours de mes études que je me suis rendue compte que quelque chose manquait à cette industrie, je voulais faire plus que créer des textiles, je voulais faire passer un message. Par le biais d'une passerelle, je suis entrée à la St Martin's où j'ai appris les techniques de création. J'ai décidé de combiner mes deux parcours pour créer quelque chose d'unique, dans des matériaux inédits. Finalement, la mode n'était pas forcément une évidence pour moi au départ, mon travail aujourd'hui résulte de beaucoup d'étapes et de questionnements qui m'ont permis de forger une identité créative. 

Qu'elles sont vos principales sources d'inspiration ? 

Je m'inspire beaucoup de l'histoire de l'art et de la philosophie. J'essaye d'associer mes créations à un discours, par exemple les réflexions sur nos modes de consommation, sur notre société et comment nous avons construit notre écosystème urbain. Ce sont ces pistes de réflexions qui ont été le point de départ de mon cheminement créatif, je me suis demandée comment je pouvais créer une mode responsable, qui ait un impact minime sur cette planète... Je pense que ce qui m'inspire aujoud'hui ce sont les combats qu'il faut mener pour faire de cette industrie quelque chose de meilleur, l'écologie est devenue notre problème central et c'est à nous, jeunes créateurs, d'amorcer un changement de méthodes de création pour, peut être, faire évoluer les modes de consommation.

Comment voyez-vous la mode du futur ? 

Inévitablement, il devra y avoir une prise de conscience générale sur notre façon d'acheter la mode, de prendre conscience de l'impact d'un t-shirt blanc sur l'ensemble de la planète. Plus largement, c'est remettre en question tout le système : pourquoi est-ce qu'on créé, est-ce qu'on veut faire une mode de large consommation ou des quasi-œuvres d'art...

Moon Hussain est la lauréate du prix CNMI Camera Nazionale della Moda Italiana Award and the Coin Excelsior Award

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