Chez Giampero Bodino, à Milan
Giampiero Bodino a le goût de la mise en scène : il surgit, comme par magie, de derrière un rideau, sans passer par la porte principale. C’est théâtral à souhait. La démarche est vive, le geste tonique. Certes, sa longue barbe grise de peintre italien peut donner, au premier regard, une certaine impression de sévérité – “On n’aimerait pas le croiser à la sortie d’un bois”, me glisse une collègue – mais cette impression est vite dissipée par l’éclat inaccoutumé, intelligent et bon de ses beaux yeux brillants. Sa voix agréable et bien timbrée roule les “r” avec force, mais il s’exprime dans un français parfait. Nous sommes à Milan, à deux pas de la Via Montenapoleone, dans la villa Mozart, construite dans les années 1930 par l’architecte Piero Portaluppi, qui a également conçu, à quelques mètres, la villa Necchi, devenue un lieu de visite très fréquenté ; la villa Mozart, quant à elle, brille par sa discrétion. Seule une plaque dorée à l’entrée d’une porte en fer forgée, dressée devant un jardin ombragé, indique la nouvelle vocation du lieu : Maison Giampiero Bodino.