Paloma Picasso : "Ma timidité ? J’en ai fait une force"
Que vous a-t-il transmis d’autre ?
Je pense que l’intensité qu’il mettait dans son œuvre était capitale, et sans doute primordiale dans sa vie. Je pense avoir été privilégiée, peut-être parce que j’étais la plus petite. J’étais une enfant très silencieuse, grâce à cela j’avais le droit de rester près de lui quand il travaillait. Il me donnait du papier et des crayons, et je dessinais.
Vous avez grandi dans une atmosphère de rêve, d’imagination…
Oui ! Et c’était pareil quand je rentrais chez ma mère (la peintre et écrivaine Françoise Gilot, ndlr). Ils avaient en commun ce monde, ce type d’amis. Chez nous venaient Jean Cocteau, Jacques Prévert… Ce qui était beau, c’est que l’art et la vie étaient une seule et même chose. À la maison, c’était la vie. Nous déjeunions, puis mon père poussait son assiette et il se mettait à faire quelque chose sur la table de la salle à manger.