Guillaume Houzé : "La mode responsable offre des perspectives inouïes"
Exclusivités et expériences uniques, tels sont les moyens privilégiés par les Galeries Lafayette pour attirer de nouveaux clients dans leurs magasins et se démarquer du e-commerce. L’ouverture en mars dernier du concept-store des Champs-Élysées
et de la méga-épicerie italienne Eataly, inaugurée dans le Marais à Paris quelques jours après, l’illustre bien: l’expérience client est au cœur de la stratégie. Dans la continuité du concept Go for Good qui vise à promouvoir une mode plus responsable et à donner du sens à l’acte d’achat en proposant des services et des produits qui ont un impact positif sur l’environnement, les Galeries Lafayette Champs-Élysées ont choisi de célébrer Earth Day, la Journée de la Terre, le 22 avril dernier.
Quel est votre premier souvenir per- sonnel lié à l’environnement?
Guillaume Houzé: Il est aussi lié au commerce. À l’époque où mon père, Philippe Houzé, dirigeait Monoprix, il était en veille permanente sur les innovations bio dans le domaine alimentaire. Je me souviens de produits rapportés du Canada dans les années 1980-90, dont il vantait les mérites et les vertus. Le marché lui a donné raison... Il a été l’un des premiers en France à concilier les “3P” (profit, personnes et planète) avec des gammes de produits bio respectueux des producteurs et de l’environnement. Cela nous a nourris très tôt, mon frère, ma sœur et moi, au sens propre comme au figuré.
Quels sont les gestes les plus écologiques que vous tâchez d’apprendre à vos enfants?
Il ne s’agit en aucun cas de faire peser sur eux une responsabilité qui incombe aux générations précédentes. Ils doivent avant tout savoir prendre soin d’eux, par le goût des bonnes choses, de la culture et de l’histoire. C’est ainsi je crois qu’ils sauront prendre soin des autres et du monde qui les entoure.
En quoi la mode responsable doit être une évidence ?
La mode responsable ne relève pas seulement d’une conscience écologique. Responsabiliser la chaîne de valeur est une nécessité aussi éthique que pragmatique, pour les marques, les distributeurs et les consommateurs évidemment. En termes de création d’emploi, de valeur, de qualité, de durabilité, la mode responsable offre des perspectives inouïes... Et les créateurs sont de plus en plus nombreux à innover en la matière sans jamais transiger sur le style.
Depuis son lancement, qu’est ce qui a évolué pour l’opération Go for Good?
Go for Good est un mouvement pérenne qui a vocation à monter en puis- sance. Depuis le lancement aux Galeries Lafayette, nous avons poursuivi le réfé- rencement de l’offre responsable dans tous nos magasins sur la base d’un cahier des charges de 38 critères. Nous intégrons des dimensions responsables dans toutes nos manifestations – des good points, à l’image du jeu Play for Good dans le cadre de l’opé- ration Funorama. Nous avons par ailleurs commencé à labéliser de jeunes marques responsables qui ne sont pas nécessairement référencées chez nous. C’est le sens du partenariat que nous avons noué avec Ulule, la plateforme de crowdfunding, pour soutenir les créateurs engagés et
leur donner plus de visibilité. Enfin, notre expertise sur le sujet est reconnue au niveau européen et national. Nous sommes aussi bien consultés par des grands maga- sins étrangers que par les pouvoirs publics, comme la ville de Paris dans le cadre de l’initiative Paris Good Fashion.
Quels sont les projets à venir pour Go for Good?
Le lancement du mouvement a eu un impact considérable sur la vie de l’entreprise et ses fondamentaux. L’entrée de nouvelles marques dans le mouvement – La Redoute, Louis Pion, Le BHV Marais – va permettre à Go for Good d’étendre encore son influence et sa portée commerciale, en s’ouvrant à de nouvelles catégories de produits et d’expériences. Nous sommes en train de repenser l’expression créative des Galeries à travers notamment les engagements que nous prenons pour la mode et la création.