Artistes en résidence
Villa pionnière dans les domaines de la mode, de l’architecture et de l’environnement, la Green Galaxie fait rayonner les artistes les plus émergents du moment. Après avoir accueilli la Biennale du liège de l’Esterel, elle vient de se muer en une entité d’un autre genre en accueillant la résidence de l’artiste Le Diouck, qui s’est entouré des nouveaux noms de la scène musicale, de Sasha Rudy à Joséphine de la Baume en passant par Bamao Yendé, Suki, etc.; tous habillés en Kitsuné, pour enregistrer un premier album inédit et exclusif sous le label indépendant Interlope.
Photographie KENZIA BENGEL DE VAULX
Direction du casting et stylisme JENNIFER EYMÈRE
“Je suis actrice et musicienne, à égalité, nous disait-elle récemment à l’occasion de la diffusion de la quatrième saison de l’iconique série Netflix Top Boy. Ce sont deux vocations, et deux disciplines, puisqu’il en faut, qui m’intéressent tout autant.” Son magnétisme à l’écran semble en effet le prolongement de la présence chaude, ondoyante, de sa voix de chanteuse – à moins qu’il ne s’agisse de l’inverse? Avec son frère Alexandre (également à ses côtés dans l’aventure musicale Singtank), elle vient de publier l’album Palpitant, au si beau titre, éloquent, avec le projet Film Noir. Ses tonalités tragiques, fougueuses, langoureuses (languissantes, même) emmènent l’auditeur-spectateur du côté des terres arpentées par Fountains D.C. (dont un des membres, Carlos O’Connell, fait une apparition sur la chanson I Will Rise) ou les aussi méconnus que fantastiques Timber Timbre. Cinématique, romanesque, viscéral, le disque devrait déployer ses ailes majestueuses sur scène, où le groupe a gagné en densité et puissance émotionnelle.
Film Noir : Palpitant (Un Plan Simple).
Manteau à double boutonnage en laine bouillie, MAISON KITSUNÉ.
Impossible à ranger dans telle ou telle catégorie, et c’est bien heureux, Le Diouck, créature fluide aux cheveux verts et à l’humeur vagabonde, navigue entre hip-hop lancinant, soul moderne, textures électroniques, jouant avec les langues – anglais, français et wolof, puisque sa famille est sénégalaise – comme avec autant d’instruments. Délicieusement affranchi de toutes règles, l’artiste puise ses inspirations partout où ça lui chante, n’obéissant qu’à ses désirs intuitifs – ainsi, sa musique épousant les contours de son âme en mutation perpétuelle, elle est vouée à ne jamais se répéter, mais plutôt à prendre des chemins de traverse pour visiter des contrées connues de lui seul. Son flow irrésistible, sensuel et hypnotique, évoque une approche presque mystique de son art, engagée et engageante. On est déjà prêt à la suivre n’importe où. Son récent featuring sur la sublime chanson Other Men de Crystal Murray démontrait toute l’étendue de son talent, et la force de son identité artistique. BP
Surchemise matelassée en coton technique, MAISON KITSUNÉ.
Depuis son plus jeune âge, la musique fait partie de sa vie. Elle, qui a grandi aux sons de Michael Jackson, des Destiny’s Child, des Fugees ou des Beach Boys, a une première passion pour le hip-hop qu’elle pratique depuis l’âge de 6 ans. Elle est sensible également au jazz, à la funk, au rap, et spirituellement au RnB. “Ce mouvement n’est pas que musical, il est aussi vestimentaire. C’est un tout qui a révolutionné l’industrie de la musique.” La mode est aussi l’un de ses moyens d’expression, “c’est une nouvelle opportunité de déguisement. J’aime l’originalité, la différence, et la mode nous donne tout cela”. Née à Paris de parents ivoiriens, Irina a le rythme dans le sang et le monde de la musique est le sien, des producteurs aux chanteurs en passant par les beat makers. Elle vient de réaliser avec son ami de toujours Le Diouck quelques sons. L’œil et l’oreille avertis, elle a découvert récemment l’artiste Laylow, et est une fan de la première heure de Lala &ce avec qui elle monte régulièrement sur scène. Mixologue, professeure d’expression corporelle, coach sportif, Irina, à seulement 28 ans, multiplie les talents.
Veste de costume en laine grain de poudre, MAISON KITSUNÉ.
Avec son groupe Rendez-vous, au rock sec, tendu, nerveux, Elliot Berthault emballe et nous fixe, justement, rendez-vous pour un avenir radieux. Marqué, au fer rouge comme beaucoup d’entre nous, par la démarche folle et poétique d’Aphex Twin, et de son lointain parrain (imaginaire, précisons) Brian Eno – de toutes les plus belles aventures contemporaines, que cela soit avec Roxy Music, en solo ou avec Bowie (ou Microsoft, puisque c’est lui qui a signé la “musique” de Windows 95...), le jeune musicien est aussi de son époque; il a collaboré avec Thee Dian et Crustal Murray. Polyphonique, multiculturelle, curieuse, fouineuse, voyageuse, indifférente aux normes, aux clans et encore plus aux frontières, sa musique singulière en propose un écho harmonieux, jusque dans ses dissonances. Elle aime autant la castagne que la tendresse (pudique), le face-à-face érotique que la dérobade taquine. Sa façon d’habiter l’espace, de prendre possession des lieux, nous la rend déjà indispensable.
http://rendezvousrendezvous.com
Veste zippée en laine bouillie, MAISON KITSUNÉ.
Laura commence sa carrière de réalisatrice en autodidacte, s’entourant de personnes qui l’aident dans son apprentissage comme la new-yorkaise Jaci Judelson – qui a écrit et réalisé des publicités, des films documentaires, des campagnes et des séries télévisées – qu’elle admire énormément et qui a su la guider dans ce métier, en tant que femme. Elle fait ses débuts avec Maison Michel, la fameuse marque de chapeaux de la maison Chanel, avant de partir à la conquête de marques américaines comme Eric Schlösberg pour laquelle elle réalise une série de vidéos en 2015. Celles-ci lui vaudront une nomination pour le meilleur film de mode au Festival du film de mode de Milan. Son travail comprend des documentaires (YSL Beauté avec la reine de la danse Badgyalcassiee), des publicités mode (Kitsuné avec Chloé Cherry de la série Euphoria) et des clips pour LaLa &ce, Izia Higelin, Bamao Yendé, Yassine Stein ou Black Coffee. Soucieuse du bon choix de ses équipes, primordial selon elle dans la direction qu’elle souhaite insuffler à chacun de ses projets, Laura Marciano est un vrai chef d’orchestre qui manie l’insolence avec brio.
Pantalon en laine grain de poudre et capuche en laine à carreaux, MAISON KITSUNÉ.
Né en Corse en 1989, le photographe Pierre-Ange Carlotti s’est fait remarquer par son travail pour la marque Vetements et le créateur Simon Porte Jaquemus. L’exposition “Bachelor” en 2017 confirmait son talent. Ses portraits – crus, mélancoliques – ont souvent la gueule de bois des lendemains d’ivresse dont on ne sait plus si elle était euphorique ou tragique. Son imaginaire, où l’on devine l’influence des réalisateurs John Waters et Gaspard Noé, ou du photographe Robert Mapplethorpe, s’exprime dans une œuvre oscillant entre le documentaire et l’autobiographie, entre poussées de sève sensuelle et dérives mélancoliques, déambulations nocturnes et moments saisis – jamais volés, toujours complices – avec une délicatesse que n’aveugle pas le recours récurrent au flash et au gros plan. Artiste pluridisciplinaire, il s’essaie également à la musique avec la sortie d’un premier opus rap intitulé Spank you bitch. À regarder ses photos, on songe aux vers d’Arthur Rimbaud “Mais, vrai, j’ai trop pleuré! Les aubes sont navrantes, Toute lune est atroce et tout soleil amer. L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate! Ô que j’aille à la mer!
Veste matelassée et chapeau en faux cuir, MAISON KITSUNÉ.
Jade Rabarivelo, 19 ans, plus connue sous le nom de Suki, est une artiste aux multiples talents. Compositrice de textes intimistes, chanteuse à la voix suave et musicienne douée, elle ravit les followers au fil de ses morceaux. Inspirée autant par Stevie Wonder, qu’elle écoutait enfant, que par Lana Del Rey, AC/DC, Frank Ocean, H.E.R, Charli XCX ou Kim Petras, elle veut ne s’imposer aucune étiquette, se sentir libre de changer de style au gré de ses envies et de ses expériences de vie. Elle sort un premier titre en 2020, Blessing, au côté de Jérémy Chatelain, enchaîne un an plus tard avec Move On, coproduit par Brevin Kim. Celui d’après sera signé KCIV. Mannequin également très remarqué, cette fille d’une Franco- Polonaise et d’un père américain aux origines malgaches multiplie les campagnes pour Nodaleto dont elle est égérie, en passant par Versace Jeans et tout dernièrement Miu Miu, orchestrée par la styliste star Lotta Volkova et shootée par Tyrone Lebon. Plus qu’une fille à la mode, Suki a le talent dans le sang. LA
Pull en mohair brossé, MAISON KITSUNÉ.
Il a travaillé avec Seu Jorge ou encore Eddy de Pretto. Avec sa pop planante, son charme et l’élégance de ses traits, le jeune musicien français Sacha Rudy ravit. Il a commencé la musique à 5 ans, avec le piano, et cinq ans plus tard il écrivait ses premières chansons – tout en aspirant à faire du cinéma. Pressé de créer, il a saisi les opportunités qu’offre un ordinateur pour composer, encore et encore, tout en étudiant au Conservatoire – mais soucieux d’éviter la haute technicité, pour privilégier l’expression instinctive, intuitive. Marquée aussi bien par les opéras de Bizet que les mélodies des Beatles ou Justice – son premier concert “adulte”, même s’il n’est alors âgé que d’une dizaine d’années –, son éducation musicale a façonné plus qu’un style, une personnalité musicale à part dans le paysage franco- français. Voyageuse, contemplative, ultra-sensuelle, sa musique, jumelle (mais pas siamoise) de l’œuvre de James Blake lui offre une siège en première classe, direction un bel horizon. Ses objectifs immédiats? “Faire de la pop. Après, j’irai peut-être vers des productions très radicales.” BP
https://mitsrecords.com
Surchemise à deux poches en laine mélangée, MAISON KITSUNÉ.
Originaire de Cergy, William Essef, alias Bamao Yendé, est un artiste multifacette. Autant producteur de musique que Dj (plus connu sous le nom de DJ Topless), cet activiste de la fête parisienne s’est affirmé au sein du collectif YGRK – où se rencontrent musique toutes influences, arts graphiques, multimédia, scénographie et aménagement d’espaces – avant de monter son label Boukan Records, et de promouvoir des ambiances bouillonnantes à base des musiques (noires) les plus chaudes produites ces dernières décennies, dans la capitale parisienne. Adulé pour ses tracks, mélange de garage house, broken beat de Peckham (quartier londonien), kuduro et batida, entre autres, on lui doit également 55 degrees, un EP enregistré aux côtés de son acolyte Le Diouck il y a deux ans. Ce défenseur d’une musique électronique brute et fiévreuse, qui ne connait aucune limite et avec laquelle il confronte les sonorités, est un ambianceur de génie. Des clubs les plus underground aux festivals les plus importants, partout ses projets sont couronnés de succès.
Veste matelassée en faux cuir, MAISON KITSUNÉ.