Quelle est l'histoire du logo d'Air France ?
Née de la disparition d’Air Orient, fusionnée avec les lignes Farman, Air Union et la Cidna, Air France célèbre officiellement sa création au Bourget le 7 octobre 1933. Elle adopte le symbole d’Air Orient, un protomé de cheval ailé à queue de dragon, genre d’hippocampe mâtiné de Pégase, surnommé peu flatteusement la crevette, évoquant l’hydravion dont on trouvait encore 35 exemplaires dans la flotte inaugurale. Pourquoi un hippocampe ? Parce que Maurice Noguès, un des aviateurs de l’aventure inaugurale Air France, en faisant naufrage dans la baie de Naples, en octobre 1927, en aurait aperçus… À moins qu’il ne s’agisse d’une légende.
L’apparition d’une illustration façon code barre vient frapper la dérive (l’aile dressée à l’arrière de l’avion) en 1976. Créée par Jacques Paumier (graphiste également connu pour avoir dessiné le logotype de Renault) lors du vol inaugural commercial du Concorde, elle installe l’identité de la compagnie sur les tarmacs avec assurance et lisibilité. Il est par ailleurs curieux que la compagnie ait attendu plus de trente ans pour afficher ses couleurs nationales. C’est un grand nom du design français, Roger Excoffon, qui réalise le logo. Designer, mais aussi typographe génial, il compose la police de caractère Antique Olive Nord pour la compagnie aérienne, plus lisible, éclairant chaque lettre, dégraissée jusqu’à son essence.
En 1999, Euro RSCG BETC prend en main la communication de la compagnie aérienne (“Faire du ciel le plus bel endroit de la terre”, la campagne filmée par Gondry…) mais c’est BrandImage – Desgrippes & Laga qui s’occupe du logo, sans rupture sèche avec le précédent.
Signée par Olivier Nineuil et Alain Doré, de l’agence BrandImage, la nouvelle identité, dévoilée en 2009, allège la silhouette du nom regroupant ses deux termes comme s’ils ne faisaient qu’un. Une typo exclusive, nommée Excellence, vient poser un ton neuf. Un accent rouge, ou un drapeau flottant au vent, dessine comme une virgule éclatante sur la dérive vierge. Entre pérennité et dynamisme.