L'interview à rebours de Flavien Berger
Vous vous dites "mauvais pour les deadlines"…
Il y a deux types de procrastination. Je pense qu’il y en a une destructive : le fait d'aller vers l’impossible, c’est-à-dire se mettre dans une situation où l'on ne peut plus faire ce qu’on pouvait faire. Et il y a la procrastination "générative" : souvent, ça ne sert à rien de se mettre sur un travail créatif tant qu’on n'a pas fait un peu le chemin dans sa tête. Il est donc nécessaire d’attendre de commencer à travailler
Cette procrastination "générative", c'est le substrat du processus créateur ?
Le travail démarre déjà dans la tête et que lorsqu’on se met à créer, à fabriquer ou à faire exister des choses, le mode d’emploi s’est déroulé précédemment de manière inconsciente. Il arrive souvent de commencer un travail mentalement pour que, lorsqu'on s’y attèle, un petit peu tout soit déjà en place - les plans comme s’ils étaient les blueprint.
Selon vous, l’humanité laisse-t-elle trop peu de temps au temps ?
Je ne suis pas en mesure de juger l’humanité. Est-ce que l’humain a peur de ce qu’il ne prévoit pas ? Je ne sais pas, j’ai envie de laisser l’humanité tranquille.
Une oeuvre d'art qui parle le mieux du temps ?
Je t’aime, je t’aime, qui déroule un fil d'histoires non pas chronologiquement mais de manière elliptique, qui parle du temps comme à la fois d’un cycle implacable et en même temps d’un chemin qui peut prendre différents tunnels. Ça parle du temps, du regret, de l’amour, de l’impossible... c’est un film d’Alain Resnais de 1968 qui est génial.
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