Monopoly des milliardaires à Hollywood : les 9 secrets du nouveau palais de Jeff Bezos
Pendant quelques mois, Jeff Bezos et sa nouvelle compagne Lauren Sanchez ont fait leur shopping pour acquérir une nouvelle maison à Los Angeles avec un budget « no limit ». Les propriétés de ce type (plus de 100 millions d’euros) à vendre en Californie se comptent sur les doigts d’une main. La plupart étant destinées aux multimilliardaires, les annonces de ce type ne sont même pas rendues publiques. Et pourtant cet achat n’aura même pas éraflé le patrimoine de Bezos, estimé à 130 milliards de dollars.
« Succession » enfoncé
Le dernier record en Californie était détenu par le fils de Rupert Murdoch, Lachan (dont l’histoire familiale compliquée a partiellement inspiré la série de HBO "Succession"). En décembre dernier, ill a acheté 150 millions de dollars le manoir Chartwell à Bel Air, qui avait servi de décor dans les sixties à la série the “Beverly Hillbillies”.
Hollywood Story
Pour le « Warner Estate », une villa de presque 1270 m2, sur Angelo Drive, dans le Benedict Canyon à Beverly Hills, c’est toute l’histoire du septième art qui est présente dans ses murs. Producteur légendaire, Jack Warner président de la Warner Bros pendant près d’un demi-siècle, a bâti sa fortune immense dès les années 20. Il achète la propriété en 1929 et sa première femme, Irma, y fait bâtir une maison de style espagnole, dans le goût de l’époque. En 1935, il quitte sa femme pour se remarier avec Ann Page, laquelle fait plus ou moins raser la demeure de son ancienne rivale pour y construire la maison de ses rêves, inspirée par les villas néoclassiques grandioses qui florissaient dans le sud des Etats-Unis avant la Guerre de Sécession. Elle engage le gratin des décorateurs d’intérieur d’Hollywood qui lui concoctent un intérieur royal avec meubles d’époque et papiers peints du XVIIIème. Jusqu’à la fin des années 60, Warner y invitera le tout Hollywood - Marilyn Monroe, Errol Flynn, Elizabeth Taylor, Frank Sinatra, Judy Garland, Paul Newman et même Albert Einstein - à des fêtes somptueuses mais très privées.
L’ère Geffen
En 1990, après la mort de la veuve de Warner, la maison est achetée par le magnat de l’industrie du disque et co-fondateur des studios Dreamworks, David Geffen, pour 47.5 millions de dollars (un record à l’époque pour une maison résidentielle aux USA). Pas convaincu dans un premier temps, Geffen fait une deuxième visite avec son ami Steven Spielberg, qui en cinéphile fou est subjugué par le passé de la maison. Geffen vend néanmoins aux enchères tout le mobilier qu’il juge un peu vieillot, une vente qui lui rapporte 11 millions de dollars. Tout sauf…
Un plancher historique
Le plancher d’un des salons est néanmoins préservé : il aura été le témoin de la demande en mariage de Napoléon à Joséphine en 1795. Vrai ou manipulation de l’antiquaire ? Dans le doute, « imprimons la légende » et gardons le plancher.
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L’entrée à la Dynasty
Tout aussi spectaculaire et pas forcément dans le bon sens du terme, l’entrée de la maison qui évoque irrésistiblement le générique de la série vintage Dynasty (voir ci-dessus). Même si, aux dernières nouvelles, Bezos conduit, non pas une Rolls Royce, mais une Honda Accord de 1996, achetée 4000 dollars. Le luxe n’est plus ce qu’il était.
La salle de projection
Luxe cette fois indispensable (on imagine que Geffen l'a sauvegardé) : la salle de projection de Jack Warner. Ornée évidemment de colonnes grecques avec des panneaux qui glissent en révélant l’écran quand on actionne la tête d’un bouddha. En toute simplicité.
La piscine : shopping suite et fin
La propriété comporte évidemment un cours de tennis, de multiples bungalows et garages ainsi qu'une piscine spectaculaire. Et quelques jours après avoir vendu cette propriété près de quatre fois le prix auquel il l’avait achetée, Geffen aurait tout de suite acheté un autre genre de piscine : « The Splash » (1966), un des tableaux iconiques de David Hockney, pour 30 millions de dollars à une vente aux enchères à Londres. Ce qui rend l’histoire étonnante, c’est que Geffen avait déjà possédé ce tableau et l’avait vendu en 1985, selon le catalogue de Sotheby’s. Le tableau a par la suite été acheté en 2006 par le milliardaire hongkongais Joseph Lau (aujourd’hui fugitif pour fraude) pour près de 3 millions de livres sterling. Quand on aime (et qu’on regrette un tableau), on ne compte pas.
Mais la Terre reste gagnante…
Une annonce fracassante a vite suivi ces achats (trop médiatisés ?) : Jeff Bezos créé le Bezos Earth Fund, son plus gros investissement philanthropique à ce jour, doté de dix milliards de dollars (soit 7,7% de son patrimoine) pour lutter contre les effets du réchauffement climatique. On est rassurés (?) : même si Bezos a tout pour jouer au méchant dans un James Bond, il se positionne publiquement avec ce fonds du côté des sauveurs de l’humanité.