Pop Culture

Maya Hawke : "faire un concert pour frimer, ça n’a aucun sens"

Déjà actrice et mannequin, Maya Hawke gagne ses galons de chanteuse et de compositrice sur un premier album de folk feutré. Portrait de la digne fille d’Uma Thurman et d’Ethan Hawke.
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L’arbre généalogique de Maya Hawke comporte plusieurs rameaux d’or. Du côté paternel, l’acteur Ethan Hawke, arrière-neveu de l’écrivain Tennessee Williams. La branche maternelle n’est pas en reste avec sa mère, l’actrice Uma Thurman, elle-même née d’une baronne-mannequin et d’un professeur-écrivain spécialiste du bouddhisme. Même si Maya a pris son envol depuis plusieurs années (elle fêtera ses 22 ans en juillet), elle reste soudée à sa tribu. Lorsqu’on la joint en plein confinement, elle s’est réfugiée dans la maison de campagne familiale. Un souvenir d’enfance lui revient quand elle repense à ses premières performances en public : “Je chante devant les gens depuis que je suis petite. Mon père et moi, on adorait réunir des copains pour des soirées- guitare et on jouait des morceaux tous ensemble. Cela m’a montré le pouvoir de communication de la musique – faire un concert pour frimer ou se mettre en avant, ça n’a aucun sens. J’ai gardé cette attitude quand je suis sur scène, cette idée de jeu entre amis.”

Avec sagesse, Maya profite de cet isolement temporaire pour se remettre en question. “Pouvoir vivre au calme, loin de la jungle du quotidien, ça fait réfléchir”, confie-t-elle. L’esprit posé, elle nous raconte comment est né son premier album, Blush, qui sort en juin. “Toutes ces chansons ont été écrites lors de ces trois dernières années, à partir de mes poèmes. Au départ, je n’avais pas de projet d’album en tête. J’avais simplement envie d’avoir un projet créatif sur lequel j’aurais la main et pour lequel je n’aurais pas à demander la permission. En tant qu’actrice, je me retrouve souvent en attente, que ce soit sur un tournage ou pour une audition, et ça peut être frustrant.” Elle nous cite Willie Nelson et Fiona Apple parmi les figures de proue de son éducation musicale.

Maya grandit à New York jusqu’à sa majorité. Elle fait ses premiers pas de mannequin en 2016 en devenant l’égérie de la marque londonienne AllSaints et, l’année suivante, elle fait partie d’une campagne de publicité Calvin Klein réalisée par Sofia Coppola. En parallèle, elle démarre une carrière d’actrice dans une adaptation des Quatre Filles du docteur March pour la BBC, en décrochant le rôle phare de Jo. Si cette minisérie passe un peu inaperçue, c’est loin d’être le cas pour son projet suivant : en 2019, elle crève l’écran dans la troisième saison de Stranger Things. À la même période, elle fait partie du casting de luxe du dernier film de Quentin Tarantino, Once Upon a Time In Hollywood. Elle sera bientôt l’héroïne du prochain film de Gia Coppola, Mainstream, qui devrait sortir avant la fin de l’année. En attendant, Maya s’adonne à son autre passion : la musique. Après avoir dévoilé deux singles prometteurs, To Love a Boy et Stay Open, en août 2019, elle prouve qu’il ne s’agissait pas d’une simple lubie. Sur l’album Blush, elle fait chavirer les cœurs sur des folk-songs caressantes et sans fard, qui allient simplicité et élégance. Aux manettes, le producteur Jesse Harris (qui a collaboré avec Norah Jones et Melody Gardot) enlumine ces trésors précieux. Il aurait été dommage de surcharger des merveilles de douceur comme Coverage ou By Myself, interprétées d’une voix limpide et veloutée.

En début d’année, Maya a joué ses tout premiers concerts à New-York, accompagnée notamment par le multi-instrumentiste Benjamin Lazar Davis d’Okkervil River. On croise les doigts pour que cette troupe puisse bientôt venir jouer en France ces chansons intemporelles, parfaites pour démarrer l’été sur un nuage.

 

Album Blush (Mom+Pop Music), disponible le 19 juin.

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