Pourquoi il faut absolument voir la série Anatomie d’un divorce

On le sait, dans la vie comme dans une playlist, on peut (plus ou moins) rapidement passer de Let’s get married à D.I.V.O.R.C.E. Par un dispositif narratif que l’on ne dévoilera pas, un peu roublard mais assez malin, cette mini-série nous plonge au cœur du divorce entre Toby (Jesse Eisenberg) et Rachel (Claire Danes), de ses causes et conséquences. Le récit reste au plus près de Toby (pour les raisons évoquées plus haut….), de ses enfants et de ses ami-e-s,, Seth (Adam Brody, oui, oui, celui de Newport Beach…) et Libby (Lizzy Caplan, particulièrement exceptionnelle). Si elle n’atteint pas la puissance dramatique du récent Scenes from a Marriage, il faut admettre qu’elle joue sur un autre registre, retrouvant les terrains new-yorkais, où les relations sentimentales sont passées à la centrifugeuse sarcastique, autrefois arpentés par Woody Allen, auquel de nombreux clins d’œil sont adressés (on peut les juger indélicats ou malicieux), et ne manque pas d’aspérités - entre petites cruautés quotidiennes et mesquineries ordinaires, les personnages ne manquent pas de réalisme, donc de défauts. Ni, donc, de qualités, tant il est aussi question ici de loyauté amicale, captée avec douceur, mais une douceur jamais dupe des enjeux que le temps impose aussi aux amitiés les plus solides. La tonalité douce-amère, en mode mineur (au sens musical), de cette mini-série, se déployant délicatement, son casting exceptionnel de justesse, son humour sec, son regard précis sur cette étrange transition vécue lorsque la barre des quarante ans est franchie - avec un sac à dos chargé de souvenirs, de regrets, d’interrogations existentielles, de joies aussi tout même, rassurons les plus jeunes  - la rendent profondément aimable. Surtout parce qu’elle ne cherche pas à l’être - acérée, âcre, elle brûle autant qu’elle console. 

Une mini-série créée par Taffy Brodesser-Akner. Avec Jesse Eisenberg, Claire Danes, Lizzy Caplan et Adam Brody. Disponible le 22 février sur Disney +