Pourquoi il ne faut pas rater la mini-série The White Lotus ?
Loufoque, acide, acidulée, bien qu’un rien caricaturale, cette mini-série est (presque) une jolie réussite.
Sur un canevas idéalement vaudevillesque - un hôtel paradisiaque du côté d’Hawaï, une famille dysfonctionnelle, un couple à peine marié déjà fissuré, des employé-e-s égaré-e-s sous la direction d’un manager au bord de la crise de nerfs (génial Murray Bartlett, évoquant le nom moins génial John Waters), une femme richissime ne se remettant pas de la disparition de sa mère (son deuil ne l'empêchant pas d'être capable, si l'on peut dire, d'un cruel égoïsme) -, The White Lotus, produite par HBO, mêle, avec plus ou moins de délicatesse, satire sociologique (aux traits un peu forcés), portraits intimes, cocasseries et drames, psychoses et tendresse, récits d'émancipation et de renaissance. Déchirant avec allégresse la carte postale, les premiers épisodes sont réjouissants. Quelque part entre une comédie revue et corrigée (sévèrement) par une Agathe Christie sous kétamine, Desperate Housewifes et une parodie de télé-réalité, cette mini-série pêche parfois par manque de rythme et de subtilités. Elle brosse avec finesse des portraits de couples, mais avec moins de nuances ceux d’adolescent-e-s, figé-e-s dans des stéréotypes basiques. On regrettera la pesanteur du dernier épisode, bâclé, jouant sur un registre totalement déconnecté des précédents. Un des plus grands mérites de The White Lotus ? Donner un rôle à la merveilleuse Connie Britton….Découverte il y a presque 20 ans dans la sitcom Spin City, et surtout dans l’inoubliable Friday Night Lights, elle est ici extraordinaire de justesse émotionnelle, malgré un personnage manquant d'épaisseur - et c'est tout dire de son talent.
Une série créée par Mike White. Avec Connie Britton, Murray Bartlett, Jake Lacy, Steve Zahn et Jennifer Coolidge. A partir du 12 juillet sur OCS City.
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