Pop Culture

Billie Eilish, la pop star qui fait 26M de vues en moins d'une minute

Hier, la jeune chanteuse américaine dark-pop de 17 ans retournait la salle comble de jeunes gens lookés comme elle de la Cigale à Paris. Décryptage d'une icône en phase avec sa génération.
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Un talent précoce
Un talent précoce

Billie Eilish n'a pas encore 18 ans, pourtant elle se produisait hier à la Cigale de Paris, devant des fans surexcités connaissant ses morceaux par cœur. Son album ne sortira qu'en mars mais chacun de ses singles (« Bury a Friend », « IdontWannyBeYouAnymore », « When The Party's Over ») déclenche des torrents d'amour. Née Billie Eilish Pirate - ça ne s'invente pas - Baird O'Connell en 2001, l'auteure-compositrice-interprète est une enfant de la balle. Une fille qui a grandi à Los Angeles dans une famille d'artistes avec des parents comédiens, musiciens et scénaristes et un frère dans la pop. A l'âge de huit ans seulement, elle pousse la chansonnette dans la chorale des enfants de Los Angeles. Trois plus tard, celle qui sait jouer du ukulélé et du piano écrit ses propres chansons. En 2015, c'est la révélation. Billie enregistre « Ocean Eyes », un morceau dans lequel elle tente de reconquérir un ex qui on l'espère se mord depuis les doigts. Sûre de son talent, l'ado envoie la démo à son prof de danse qui lui invente une choré sur mesure. Publié sur SoundCloud un an après, la ritournelle fait l'effet d'une bombe cumulant près de 100 millions d'écoutes par mois. Même Dave Grohl, ex Nirvana, succombe, déclarant au sujet de la chanteuse : « Mes filles sont obsédées par Billie Eilish. Il se passe avec elle ce qui s’est passé avec Nirvana en 1991. Ceux qui se demandent si le rock est mort, et quand je la regarde je me dis que le rock'n'roll est loin d’être mort ! » Aujourd'hui, Eilish est déjà tellement culte que son single « Bellyache » a inspiré le nom d'un donut chez Donut Friend, son QG à L.A.

Photo : Instagram de Billie

Une idole sombre comme l'époque

Pile dans la tendance gothico-mystique du moment, où on se délecte des reboots de Sabrina, l'apprentie sorcière, des docus sur les serial killers sur Netflix et du maquillage sombre de Kat Von D, Billie ne dénote pas. Mieux, sa dark-pop colle qui évoque la violence de l'adolescence parfaitement à l'ère du brexit et de Trump. Tout comme son image. La jeune fille ne sourit jamais, pose avec une araignée sur le front et donne à ses morceaux des noms de friandises d'Halloween comme « Six Feet Under », « Bitches Broken Hearts » ou « Don't Smile at me ». Croisement moral entre Daria et la Winona Ryder de Beetlejuice, elle a signé sur un label appelé Darkroom avant de rejoindre Interscope Records. Le climax de cette esthétique batcave ? Le titre « Bored » qui apparaît dans la bande originale de la série de 13 Reasons Why, un show qui parle de suicide et de dépression. Même quand elle reprend le sensuel « Hotline Bling » de Drake, la belle le matine d'une mélancolie toute juvénile.

Photo : Facebook de Billie

Une idole sombre comme l'époque
La reine du style ugly cool
La reine du style ugly cool

Si vous voulez savoir comment il faut s'habiller en 2019, il suffit de stalker le compte Instagram de Billie comme ses 13 millions autres followers énamourés. Cheveux bleus ou verts délavés, survet' oversize, casquette mauve, sneakers XXL, pantalon cargo orange, hoodie graphique, bonnet à message, short Vuitton, monogrammes, bijoux bling, ses looks mixent l'allure tomboy du grunge à la tendance ugly cool qui sévit depuis plus d'un an. En pleine adulation des dad shoes, ceinture banane, doudoune surdimensionnée et autres crocs Balenciaga, les excès de Billie en font l'icône maximaliste rêvée. De celles qui osent tout, comme avant elle dans d'autres genres, Marilyn Manson, Grace Jones, Lady Gaga ou David Bowie. Une audace stylistique qui demeure l'apanage des vraies rock stars. Alors quand elle sussurre « You Should See Me in a Crown », on n'a pas de mal à l'imaginer régner sur la pop.

Photo : Instagram de Billie

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