Cecilia Renard : "Hors saison, les Baléares révèlent l'étendue de leur beauté sauvage"
Originaire de Minorque et Majorquine d'adoption, la talentueuse photographe Cecilia Renard pose un regard poétique sur la beauté ethérée de l'archipel Baléarique.
Quel a été votre parcours, et comment avez-vous débuté la photographie?
J'ai commencé la photographie lorsque j'étais âgée de 15 ans environ, avec une caméra réflex. Je photographiais alors mes amis sur la plage, en train de surfer ou durant de longues journées de randonnée tout autour de l'île de Minorque. À l'âge de 18 ans, l'un de mes amis m'a offert ma première caméra analogique, et j'ai rapidement compris que cela allait devenir une passion.
En grandissant, j'ai déménagé à Madrid pour étudier à l'université, bien que ces années n'aient pas satisfait ma curiosité et ma soif d'apprendre sur l'art et la photographie. Quand j'ai achevé mes études, j'ai donc décidé d'essayer de m'imposer dans ce milieu et d'apprendre en autodidacte, nourrissant ma passion de conseils glanés autour de moi et sur internet. J'ai trouvé mon premier job au sein d'une agence de communication, où j'ai été engagée grâce a mon site blogspot où je postais alors mes clichés.
Votre travail montre toute la beauté et la diversité propre à chaque île des Baléares. Quelle est votre relation avec Majorque et Minorque, et comment décririez vous ces lieux à quelqu'un qui n'y aurait jamais mis les pieds?
Ces deux lieux symbolisent pour moi la puissance de la lumière, de la nature et de la beauté. J'ai vécu dans d'autres pays et dans de nombreuses autres villes, mais j'ai décidé de revenir à mes racines car c'est désormais la chose la plus importante pour ma paix d'esprit et pour l'épanouissement de ma carrière. Je suis née sur l'île de Minorque qui est plus petite, plus intime que celle de Majorque. J'y ai grandi dans un environnement très calme et très sauvage. Je me suis installée à Majorque depuis deux ans dans la ville de Soller et l'île est devenue mon foyer, j'aime vivre entourée de ces montagnes massives que l'on ne trouve pas sur mon île d'origine. Ici, j'ai découvert la possibilité d'évoluer professionnellement sans les désavantages de vivre dans une grande ville. De nombreuses choses positives se passent ici et je me sens pleinement équilibrée, en paix et à ma place
Vous célébrez dans vos photos l'art de vivre Baléarique et sa langueur. Quels sont les lieux ou les détails qui nourrissent votre inspiration?
Je n'arriverai pas à tous les citer ! Tout est question de moments, et des choses du quotidien qui se passent autour de nous: un coucher de soleil, une ballade dans la nature, une ombre ou la réflection de simples objets.
Vous donnez à voir des paysages désertés et paisibles. La période hors-saison est t-elle celle qui vous stimule le,plus créativement parlant?
Durant les trois dernières années, j'ai fui les îles durant l'été. Je trouve la haute saison trop chaude et trop bondée. La période off season est pour moi la plus extraordinaire qui soit ! C'est le moment où les îles révèlent toute l'étendue de leur beauté sauvage et paisible. On se sent connecté à la nature, et mes adresses préférées ne sont pas prises d'assaut. Je retrouve le plaisir des marchés locaux, des randonnées, de la poterie et de la céramique, et du plaisir de recevoir mes proches chez moi.
Vous êtes suivie par plus de 43000 abonnés sur Instagram. Dans quelle mesure les réseaux sociaux ont t-ils influé sur votre carrière?
Les réseaux sociaux ont démocratisé les choses pour les artistes, ces plateformes ont ouvert des portes qui étaient auparavant difficiles à atteindre; Instagram est aujourd'hui une véritable fenêtre sur le monde qui permet de donner de la visibilité aux jeunes artistes et aux jeunes talents.
Il s'agit aussi selon moi d'une arme à double tranchant, car cela peut parfois être très stressant de voir les autres artistes partager leur travail et produire plus que soi! Les réseaux sociaux tendent à nous faire perdre de vue que chacun d'entre nous a son propre rythme et sa propre façon de travailler. J'essaye de les utiliser à ma façon, et d'en tirer le meilleur.