Pavillon d'Afrique du Sud
Régulièrement présente à la Biennale depuis 2011, après une longue absence, l’Afrique du Sud offre une vision duelle, en associant les approches de Candice Breitz (née à Johannesbourg en 1972) et Mohau Modisakeng (né à Johannesbourg en 1986 et élevé à Soweto). Tous deux explorent le rôle de l’artiste au regard des grandes fractures du monde (esclavage migrations, racisme). Modisakeng a ainsi posé trois écrans diffusant chacun la destinée d’un personnage. A bord d’une sinistre embarcation, deux femmes et un homme – à la fois uniques et paraboles universelles – se débattant courageusement avec l’inévitable : la noyade, l’oubli, l’anéantissement. En un geste d’une beauté bouleversante, “Passage” (2017) aborde une histoire ancienne et tenace : “Je suis parti de l’histoire du Cap, première colonie européenne en Afrique du Sud, où ont convergé des travailleurs venant notamment des Antilles, indique Modisakeng. Les problèmes de xénophobie que nous connaissons aujourd’hui tirent leur source de la fondation-même de la ville, avec le travail forcé, l’immigration forcée.”