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Tajan dévoile des dessins de mode de René Gruau

Porter à la connaissance des collectionneurs et amateurs des pièces rares est l'une des caractéristiques de Tajan. Dans cet esprit, la maison parisienne déploie – dans le cadre de sa vente de dessins anciens et dessins modernes tenue le 15 mai – une douzaine de réalisations de René Gruau. Une très belle opportunité de mieux connaître l'univers de ce créateur emblématique.
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Son exceptionnelle longévité en fait un témoin privilégié de l'évolution de la figure féminine et de sa perception. Né en Italie en 1909, René Gruau développe la liberté de trait et d'inspiration propre aux autodidactes. Durant une soixantaine d'années, son point de vue sensible, son talent et sa fantaisie émailleront les visuels publicitaires et de mode, jusqu'à sa disparition en 2004. Au mitan des années folles, le tout jeune homme publie ses premiers dessins dans Lidel. Fondée en 1919 la revue de mode éditée à Milan développe une vision très avant-gardiste. Cette mise sur orbite signera l'orientation de toute une vie : Gruau se placera du côté pionnier, au sein de magazines dont les collaborations voulues par la direction indiquent une orientation éditoriale moderne. A dix-neuf ans, Gruau rejoint celle qui était alors la capitale des arts et de la mode : Paris. A l'aube des années Trente, la femme qui s'affiche sur les écrans et dans les salles de théâtre est “signée” Sacha Guitry : sophistiquée, trompée ou infidèle... Bourgeoise, aristocrate, elle change de tenue plusieurs fois par jour au gré des circonstances de sa vie sociale... soit autant d'opportunités de création de modèles pour les couturiers de l'époque. Les magazines se font l'écho de cette mode, adossés au talent des dessinateurs. Gruau, qui exerce alors au Figaro illustré, fait la connaissance de Christian Dior qui y officie dans le même domaine. Les deux hommes nouent alors des liens que seule la mort prématurée de Dior (1957) contrariera.

De nombreuses collaborations avec les grands magazines de l'époque émaillent le répertoire de Gruau : Femina, Marie-Claire, Vogue, en France, mais aussi Harper's Bazaar , aux Etats-Unis... Après s'être établi à Cannes durant la Seconde Guerre mondiale, où il poursuit son travail auprès de quelques maisons de couture françaises en activité, il sera le premier, dès 1946, à travailler pour International Textiles, revue pour laquelle il réalisera les couvertures jusqu'en... 1984.
De retour à Paris en 1947, il accompagne de son trait la révolution New look initiée par Christian Dior, réalisant alors les campagnes de publicité du premier parfum de la maison, Miss Dior. Immense succès. Une dizaine d'autres créations pour des parfums ainsi que des partenariats sur des pièces phares de la griffe élargissent encore le panorama créatif de Gruau, auquel la maison confie carte blanche jusqu'au milieu des années 1980. Si sa palette principale de gouache ne s'interdit aucune teinte, le trio rouge, noir et blanc domine son spectre coloré, quand la vivacité de son trait insuffle un élan vital aux figures qu'il représente. Ainsi, en 1992, les costumes des artistes du Moulin Rouge semblent scintiller et scander la grâce du mouvement dansé.

Proposés dans un parfait état de conservation, ces dessins – issus d'une collection privée – constitueront pour leurs acquéreurs des témoins de valeur, à tous points de vue.

 

ESPACE TAJAN,
Vente “Dessins anciens et dessins modernes”
15 mai à 15h30.

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RENÉ GRUAU (1909-2004), “Femme à la voilette”, Gouache, encre et feutre sur papier, porte le monogramme en bas à droite, 42 x 32 CM, 4.000-6.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Les bas Christian Dior, 1959, Encre sur papier, Porte le monogramme en bas à gauche, 57 x 40,5 CM, 8.000-12.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Harper’s Bazaar, 1972, Projet de couverture, Encre, gouache et crayon sur papier, Porte le monogramme en bas à gauche, 46,5 x 37 CM, 6.000-10.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Projet pour le Rouge Baiser, Encre et crayon sur papier, Porte le monogramme en bas à droite, 44 x 35 CM, 5.000-6.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Projet pour le Rouge Baiser, Encre et crayon sur papier, Porte le monogramme en bas à droite, 44 x 35 CM, 5.000-6.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Femme au gant et à la coiffure rouge, Projet pour cabaret, Gouache, encre et crayon sur papier, Porte le monogramme en bas à droite, 43 x 63 CM, 8.000-12.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Femme au paravent rouge, Projet pour cabaret, Encre et gouache sur papier, Porte le monogramme en bas à droite, 46 x 63 CM, 10.000€-15.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Femme de dos, Encre, gouache et pastel sur papier, Porte le monogramme en haut à droite, 45 x 31 CM, 5.000-6.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Danseuses du Moulin-Rouge, Encre, aquarelle et gouache sur papier, Porte le monogramme en bas à droite, 48 x 62 CM, 5.000-6.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Le Moulin-Rouge, 1992, Aquarelle, gouache et encre sur papier, Porte le monogramme en bas à droite, 62,5 x 49 CM, 8.000-12.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Femme à la Tour Eiffel, 1995, Encre et gouache sur papier, Porte le monogramme en bas à droite, 47 x 38 CM, 5.000-6.000€.
RENÉ GRUAU (1909-2004), Le clin d'œil, 1980, Encre, gouache et crayon sur papier, Porte le monogramme en bas à gauche, 45,5 x 59 CM, 8.000-12.000€.

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