Philippine Leroy-Beaulieu : "La beauté, c’est ce qu’on est capable de donner"
Nouvelle ambassadrice L’Oréal Paris, Philippine Leroy-Beaulieu compte bien faire entendre sa voix. L’OFFICIEL a pu rencontrer l’actrice la plus inspirante de sa génération, le temps d’un moment suspendu.
Il est aux environs de midi, météo printanière des plus réjouissantes, quand Philippine Leroy-Beaulieu nous reçoit. Grand sourire aux lèvres, chemisier flottant d’un vert pomme joyeux, naturel désarmant… L’actrice est de celles qui ont une aura, solaire. Loin des clichés de la parisienne inaccessible — à l’instar de son personnage de Sylvie Grateau dans Emily in Paris —, Philippine respire la gentillesse, mais surtout la fraîcheur de vivre. Peut-être est-ce dû à sa double culture franco-italienne, à un certain sentiment de dolce vita qu’elle incarne — et qu’elle nous transmet avec générosité, sans doute sans même s’en rendre compte. Pas étonnant que L’Oréal Paris l’ait choisie pour devenir sa dernière ambassadrice. Philippine est entière. Son cœur est beau. Elle s’affranchit des codes, des normes de la beauté, alors qu’elle prône des valeurs profondément humaines, de respect, et de vivre ensemble. Rencontre.
L’OFFICIEL Quelles valeurs partagez vous avec L'Oréal Paris ?
Philippine Leroy-Beaulieu : Tout d'abord, l’exigence. Le fait que L’Oréal Paris soit aux côtés des femmes. Et je rejoins leurs engagements, comme celle du combat de la violence faite aux femmes.
LO : Vous rejoignez une liste de prestigieuses ambassadrices, représentant toutes une certaine vision de la beauté — de Kendall Jenner à Jane Fonda, en passant par Camila Cabello, Leïla Bekhti ou Eva Longoria. Qu’avez-vous pensé en apprenant que vous alliez faire partie de cette grande famille ?
PLB : J’étais très surprise qu’on me le propose, mais aussi très joyeuse à l’idée de pouvoir partager des expériences — autant avec les ambassadrices qu’avec les gens.
LO : En quoi est-ce important de célébrer la sororité, que les égéries de L’Oréal Paris incarnent à merveille ?
PLB : La sororité est un mot très à la mode. S’il veut dire qu’on cesse d’être en compétition les unes avec les autres, c’est parfait. Si on fait semblant d’être toutes copines, ça ne veut rien dire. Je fais très attention aux faux semblants autour des mots qu’on utilise, qui sont parfois vides de sens. Ce qui est vrai, c’est que le féminin est très multiple, qu’il a besoin du masculin. Je pense à la sororité, mais avant tout au vivre ensemble, et même à la fraternité. Il faut travailler la main dans la main. Et le féminin a beaucoup de choses à y apporter. On essaie de toujours pousser le bouchon un peu plus loin pour faire bouger les choses, pour rétablir des injustices. Il est très important d'en parler.
LO : "Nous le valons bien" est le slogan manifeste de L’Oréal Paris, pour une beauté qui transcende les frontières de l’âge et de l’apparence. Comment vivez-vous votre propre beauté en 2025 ?
PLB : Je n’y pense pas vraiment ! (Rires) J’essaie de ne pas me regarder, ou alors de façon très professionnelle. Dans mon quotidien, ce n’est pas une question que je me pose. La beauté, c’est ce qu’on est capable de donner. Ça n’a rien à voir avec des traits, des lignes. Quand on donne du beau, on donne de la joie, on régénère l’autre. Aujourd’hui, c'est ce dont nous avons besoin, se régénérer les uns par les autres.
LO : Comment avez-vous vu évoluer l’industrie de la mode, de la beauté et du cinéma vis-à-vis de l’âge d’une femme ?
PLB : On a fait du chemin, malgré tout ça reste encore de manière superficielle. On parle encore trop d’apparence. On peut aller encore plus loin.
LO : En quoi est-ce important de continuer cette célébration de la femme, indifféremment de son âge ?
PLB : J’ai un rapport à l’âge qui peut sembler curieux car je ne suis pas du tout obsédée par ça. La vie est une évolution permanente quel que soit son âge. Je vois qu’on donne plus de place une certaine diversité dans beaucoup de choses, mais on reste assez cruel dans la "vraie vie" — entendez au quotidien, hors plateau de cinéma, de télévision ou des médias. C’est important de se souvenir que les anciens, qui ont beaucoup d’expérience, ont énormément à raconter. Ce ne sont pas forcément les égéries de L’Oréal Paris. Mais aussi les gens dans la rue. Ils sont des trésors vivants, il faut les respecter, les célébrer.
LO : Votre personnage de Sylvie Grateau dans Emily in Paris est considéré comme culte, volant presque la vedette au personnage principal. Ses looks, son attitude, sa féminité libérée… De qui avez-vous pris exemple pour l’incarner ?
PLB : Je me suis inspirée de personnes qui gravitaient dans l’environnement de ma mère quand elle travaillait dans la mode. J’ai également emprunté quelques petits trucs à ma mère ! (Rires) Sans oublier que j’ai une super costumière, Marylin Fitoussi, et Darren Star qui porte un regard fabuleux sur les femmes. C’est un homme qui parle de femmes de manière entière, il leur donne des qualités qu’on ne donnerait habituellement qu’à des hommes. C’est très réjouissant de se mettre dans les situations dans lesquelles il me plonge. Pour anecdote, j’ai été très longtemps garçon manqué, et dans ce que Darren nous offre il y a ce côté tout-terrain, de femmes multiples, qui ont beaucoup d’épaisseur… Pour revenir à Sylvie, c’est comme ça qu’on crée des personnages : en s’entourant d’anges comme eux, Darren et mes proches. Tout seul on ne fait rien, on a besoin des autres.
LO : Avez-vous des icônes qui vous inspirent depuis toujours ?
PLB : Ma mère, ma grand-mère, ma fille m’inspire également aujourd’hui… Je pense à ma famille car il n’y a pas à chercher plus loin que ceux qui nous entourent. On a beaucoup à apprendre d’eux.
LO : En rejoignant la famille L’Oréal Paris, qu’espérez-vous transmettre à ceux qui vous verrons incarner la marque, incarner une certaine idée de la beauté, incarner des messages engagés ?
PLB : J’espère que toutes et tous ensemble — pas seulement moi —, on puisse donner plus de profondeur aux choses, plus de liberté. Qu’on s’enferme moins dans des cases, les uns les autres, parfois même tout seul. Qu’on aille plus dans la nuance, qu’on arrête la superficialité. La profondeur est une qualité à mon sens vraiment précieuse, et très jouissive.