Ed van der Elsken : une vie de folie
“Garde Les Yeux Ouverts”
Son parti pris le pousse au plus près des corps, des souffles, des visages ; de l’effort, de l’émotion, du plaisir. Sans doute était-il tout désigné pour capter cet art de la rupture tonique, de la dissonance joyeuse et du décalage. “Je me réjouis de la vie, je ne suis pas compliqué, je me réjouis de tout”, disait-il en 1971 dans The Infatuated Camera, l’un de ses films. “L’amour, le courage, la beauté. Mais aussi le sang, la sueur et les larmes. Garde les yeux ouverts.” Et jusqu’au bout dans son ultime film, Bye (1990), où il suivait, comme la trace d’un animal, sa maladie, il ne détournera pas le regard.