Vincent Bioulès à l'honneur au musée Fabre
Celui qui déclare avoir découvert le musée Fabre à l'âge de 7 ans n'a jamais vraiment interrompu la fréquentation de cet emblème de la ville de Montpellier où il est né. Fasciné par le Languedoc littoral, Vincent Bioulès a arpenté ces lieux à l'envi. “Je n’ai jamais cessé de rester fidèle à ce qui m’avait motivé, à ce paysage initial, de conserver une prédilection particulière pour le trouble que j’y ai toujours ressenti, de penser que c’était là que j’avais découvert le plaisir de peindre.” Riche de magnifiques collections d'art ancien, le musée travaille, via une belle et astucieuse programmation à destination d’une grande variété de publics, à explorer à la fois la scène contemporaine et les croisements avec l'art moderne. Il s'est attaché à visiter le travail de Vincent Bioulès depuis les années 1950 jusqu'aux dernières œuvres. Deux cents œuvres sont ainsi rassemblées, qui racontent une vie entière consacrée à la peinture. Paysages, nus, portraits dévoilent la constance de sa démarche et ses jeux infinis avec la couleur : “J’aime les couleurs comme j’aime les instruments de musique. Si j’avais écrit de la musique, j’aurais sûrement écrit des quatuors à cordes, mais j’aurais aimé écrire de grandes pièces symphoniques, très colorées, parce que je suis passionné par les sons des instruments, et je collectionne les couleurs comme si je collectionnais les sons”, déclare l'artiste. Dessins et peintures, œuvres abstraites ou figuratives, grands formats ou délicats carnets de croquis construisent ainsi un parcours où le visiteur, happé par la force vive des œuvres, chemine dans un monde “en voie de disparition”.
“Vincent Bioulès, Chemins de traverse”, du 15 juin au 6 octobre, musée Fabre, Montpellier.