Fashion Week

Hermès, automne-hiver 18-19 Menswear

Bravant les flammes des braséros, l'homme Hermès affiche une esthétique hors de la tendance qui vante les mérites du style au delà de la mode. Les mailles, tantôt chamarrées, tantôt plus sages, donnent la réplique aux peaux travaillées de manière artisanale et aux tissus techniques. L'attitude, faussement nonchalante, vire parfois au grand soir à coups de laines satinées et de néo-smokings à plumetis. Une garde robe idéale pour un mâle esthète et averti.

Le plus bel âge de votre vie jusqu’à maintenant ?

“L’adolescence, parce que c’était le pire. Tout était une bataille, je n’avais aucun repère, que des angoisses, j’étais enragée. Mais il y avait aussi une euphorie, une innocence. Je suis très émue par ces années-là : on a le monde contre nous, et, en même temps, il nous appartient.”

Un souvenir de l’enfance ?

“Je me mettais dans un carton dans le jardin quand il pleuvait et, protégée, je regardais le monde comme un spectacle.”

Un objet pour vivre les 95 prochaines années ?

“Un journal. L’écriture est quelque chose qui sauve.”

Avez-vous tendance à vous projeter ?

“Non. Je crois que la douleur arrive par l’attachement et la projection. Tout dépend d’un agencement merveilleux entre les choses et le monde, alors à quoi bon penser à ce qui se passera dans deux heures ?”

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Le champagne Charlie 1985
"Pour moi, la mode doit parler d'elle-même."

Le décor

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Certes révolutionnaire, la mode accélérée met à mal le calendrier. Les traditionnels six mois de latence passés à la trape, les bureaux de style doivent revoir leurs cahiers des charges. Le diktat de l’immédiateté, suppléé par le développement éclair des réseaux sociaux, aiguise l’oeil du consommateur et décuple son degré d’exigence. Tout aussi informé qu’une rédactrice au premier rang des défilés, le client n'a plus de raison d'attendre : « Je pense qu’une révision des calendriers est en quelque sorte souhaitable : les temps, et non seulement la révolution numérique, l’exigent. », constate Giorgio Armani. Le culte de la vitesse, simple caprice devenu tyran, affole les créateurs, les sociologues et les économistes. La hiérarchisation entre maisons de luxe et géants du prêt-à-porter est ébranlée : les pros de la fast fashion peuvent produire en trois mois ce que les grandes marques mettent six mois à réaliser. Désormais, c’est à celui qui gagnera la course à la productivité…  

Patrik Ervell parvient à recréer les éléments de sa mémoire grâce à l'essence si méthodique de son travail. Une qualité digne d'un vrai designer, peut-être avec un récit plus explicite comme le font Denma Gvasalia ou Gosha Rubchinskiy. Il parvient même à transmettre le message plus clairement : raconter une nouvelle histoire tout en l'ancrant dans l'époque actuelle. 

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