Êtes-vous plutôt réformiste ou révolutionnaire ?
Je ne suis ni l’une ni l’autre. J’ai la volonté et le désir d’être fidèle aux révolutions des années 1960-1970. Ces révolutions nous ont véritablement libéré le corps et l’esprit, elles sont, à mon sens, plus vraies. J’aimerais être moi-même gardienne des principes qu’elles ont générés. Or, le paysage actuel me fait craindre un recul vers le politiquement correct, postulat que j’ai en horreur. Je suis la personne la plus incorrecte politiquement, et je veux l’être de plus en plus ! À mes yeux, ce que l’on qualifie de révolution aujourd’hui n’en est pas. C’est la raison pour laquelle j’opère un travelling arrière vers ce que je considère être de vraies et profondes révolutions. Pour autant, il faut toujours y croire.
Que pensez-vous des combats qui animent les femmes en ce moment ?
Je pense que nous allons dans des directions étranges qui mènent à une lutte antihommes, or ce n’est pas mon combat. Je me considère comme issue des révolutions de 1960-1970, à mes yeux ces questions-là sont acquises, ce distinguo entre hommes et femmes n’a pas lieu d’être. Je déteste, par exemple, la “Journée de la femme”, que je trouve absurde. À force d’être trop en opposition vis-à-vis des hommes, les femmes ne risquent-elles pas de briser ce que l’on apprécie chez eux ?
Quelle figure révolutionnaire vous inspire ?
Marcel Duchamp. Après lui, tout a changé, jusqu’au sens et à la définition même de l’œuvre d’art. Il est le plus grand révolutionnaire dans le domaine de l’art.
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