Fendi et Karl Lagerfeld, le dernier hommage
Une prodigieuse voûte gothique couronne la salle Vladislav, elle déroule des bords ogivaux d’une beauté saisissante. C’est la première fois qu’un événement privé est organisé dans ce lieu cher aux âmes slaves. Nous sommes au cœur de l’ancien palais royal qui domine la vieille ville de Prague. Pour le dire simple- ment, il s’agit du plus grand château ancien du monde. Un précipité d’histoire et d’archi- tecture : la présence d’une élite y est attestée depuis la deuxième moitié du ixe siècle, la Renaissance habsbourgeoise s’y est épanouie, les joyaux de la couronne de Bohême y sont conservés.
Le spectacle étreint le cœur des 150 invités triés sur le volet: des connaisseurs, des collectionneurs, des amateurs du rare et du beau. Chaque détail est marqué par le sceau de l’exclusivité et de l’excep- tionnel. Le menu est orchestré par Alain Passard lui-même. Les raisons de ce déploiement de somptuosités? La maison Louis Vuitton présente ce soir de juin dernier sa nouvelle collection de haute joaillerie “Riders of the Knights” inspirée par les héroïnes médiévales. Cette influence se manifeste par une chorégraphie lumineuse des gemmes d’exception et des diamants convoqués par milliers, au fil d’une cinquantaine de créations.
La collection, qui s’étoffera prochainement de cinquante autres pièces, consolide les bases d’un manifeste qui met en relief un récit figuratif et précieux dans lequel les femmes indépendantes ont le premier rôle. “Un hommage à la force de la vision qui a poussé nombre d’héroïnes médiévales à se dépasser pour forger leur propre destinée”, précise Francesca Amfitheatrof, qui a imaginé la collection. Mais au-delà de la manifestation d’un savoir-faire qui dédie son excellence à l’empowerment féminin, au-delà du rappel de valeurs essentielles qui font écho à la femme Louis Vuitton, il s’agit aussi, ce soir, de faire vivre une expérience unique, inestimable. Une expérience que seule la plus grande maison de luxe au monde est capable de mettre en œuvre, et de l’offrir à ses amies: un récit constellé de gemmes et de gloires, un voyage à travers l’éternité du souvenir et de l’émotion.
KENDALL JENNER
Au coucher du soleil, une barque nous attend, nous transporte au cœur même du fleuve vers le temple de Baneshwar que les Indiens surnomment le centre de l’univers. Est-ce lié au fait que le fleuve délimite l’Inde du Nord de l’Inde du Sud ? Qu’ici sans doute comme nulle part ailleurs dans le sous-continent est un croisement unique des religions ? L’astre solaire ensanglante le ciel et des centaines d’infimes lampes à huile flottent sur le fleuve. Sur une autre barque, des hommes chantent en s’accompagnant de percussions. Le rêve est réel, les dieux semblent présents. Sur les quais que domine la forteresse, une immense foule s’est formée. Des familles entières aux couleurs chamarrées offrent au fleuve des bougies allumées. Les femmes se baignent, se purifient d’un côté. Les hommes aussi, un peu plus loin. Les sâdhus, moines ascètes peinturlurés lancent leurs incantations à l’eau. Débute le festival de Maha Shivaratri qui durera toute la nuit, demain aussi.