4 idées d’escapades gourmandes et printanières dans le sud de la France

L'iconique hôtel La Pérouse, métamorphosé en 2023 par Friedmann & Versace, est la destination idéale pour un duo amoureux qui souhaite séjourner au cœur de la vieille ville tout en bénéficiant d’une vue imprenable sur la Baie des Anges. Depuis la colline « du château », ce bâtiment d’inspiration florentine, conçu par l’architecte Giaume en 1936, cache une terrasse confidentielle, dont on s’échange l’adresse entre « initiés ». C’est ici que se niche le restaurant Le Patio, orchestré par le chef Damien Andrews, en agitateur des « épicurieux ». L'accent est mis sur une cuisine de partage, accessible et parfaitement exécutée. Le chef y exprime son engagement passionné pour son métier et s’entoure judicieusement d’une jeune équipe de salle bienveillante, attentionnée, avec un ton qui rappelle l’élégance naturelle desmaisons de famille. Sans jamais en faire trop. Le maestro offre ici, par sa cuisine décomplexée et son amour du terroir azuréen, sa première expression en tant que chef exécutifaprès avoir fait ses armes dans plusieurs brigades prestigieusescomme celles du Port Palace de Monaco ou de l’hôtel du Cap Estel. La carte qu’il a imaginée, met en avant les saveurs de l'arrière-pays niçois et se joue malicieusement des codes méditerranéens en osant les inspirations culinaires exotiques. Fabuleux carpaccio de poulpe au gingembre confit et sésame, bouillon thaï (servi chaud). Civet de lotte au vin rouge espagnol, mini-carottes fanes au café à tomber. Télé-transportantes aiguillettes de daurade laquées au jus d’orange cuites dans une feuille de bananiers

11, quai Rauba Capeu, Nice (06),hotel-la-perouse.com

Majestueuse bastide du XVIIIe, le Château de la Gaude est un écrin enchanteur dédié aux amoureux du beau et du bon aux portes d’Aix en Provence. Niché au cœur d'un domaine historique, le lieu offre plusieurs expériences culinaires dont la plus audacieuse est le restaurant « Le Art ». Aux fourneaux, le chef Matthieu Dupuis-Baumal, en duo avec Matthieu Deribleet leur brigade, donnent un écho aux richesses régionales etimaginent des rencontres contrastées terre / mer : magnifique cèpe bouchon en conversation avec un omble chevalier des Cévennes et noisettes du Piémont. Croquant et douceur en bouche pour une étonnante sole en « Petit Bateau » (viennoise en croûte revisitée) qui s’agite d’une réduction d’Hortense (sarriette d’été que l’on retrouve dans les populaires Herbes de Provence) et d’oursins de méditerranée.  A noter une splendide carte des vins (dont ceux du château, évidemment). Les plats proposés révèlent une symphonie de saveurs, mettant en lumière les délices de l'arrière-pays provençal, et transportentles convives vers des horizons gustatifs nouveaux bien que maîtrisés dans leur exécution classique. Pour parfaire le repas, une promenade dans le sublime jardin à la française du domaine, classé monument historique, est toute naturelle.Remarquable collection d’œuvres d’artistes : les sculptures monumentales de Philippe Pasqua, les toiles de Robert Combas ornent les murs du restaurant et l’hélicoptère rose de l’inclassable Joana Vasconcelos trône à l’entrée du « Kaiseki», le restaurant japonais que nous n’avons pas encore testé mais qui a des échos très positifs.

3959 Route des Pinchinats, Aix-en-Provence (13), chateaudelagaude.com

L'entrée du domaine de Terre Blanche est monumentale. Et surtout sécurisée. Les nombreuses caméras et les hauts murs qui entourent les 300 hectares de forêt primaire, donnent le la. On rentre ici comme dans un club ultra privé, clin d’œil à la célébrité de l’ancien propriétaire des lieux qui en fit sa demeure James Bondesque : Sean Connery. La route serpente jusqu'à l'immense bâtiment central de l'hôtel. Puis les voiturettes électriques prennent délicieusement le relai pourrejoindre les petites maisons qui abritent les différentes suites. Les « chambres » font au minimum 60 mètres carrés. Toutes ces villas, de plain-pied ou sur deux étages, sont disséminées dans des jardins en restanques ouverts sur la vallée. Destination de référence pour les golfeurs émérites avec sesdeux parcours 18 trous, l’hôtel dispose également d’un des plus grands spas d’Europe. Côté gastronomie, le restaurant Le Faventia émerge comme une pépite gastronomique au sein de ce prestigieux domaine. Dirigé par le talentueux Chef Christophe Schmitt, il offre une expérience culinaire nouvelle, parfaitement maîtrisée, tant dans le mariage des couleurs, des formes que des saveurs. C’est un véritable tableau contemporain dans les assiettes. Sa cuisine, à la fois subtile et puissante, est une invitation à un voyage gustatif qui veut privilégier l’authenticité, l’identité et le respect du produitavant tout. Parmi les découvertes gustatives qui ornent la carte du Faventia lors de notre visite : le homard bleu rôti aux agrumes tout en finesse et équilibre, l'agneau de Sisteron dont la tendreté n’égale que la robe des notes aromatiques qui l’accompagne. Chaque plat pour lequel le chef s’engage, doit, selon lui, respecter l’association de trois saveurs au maximum. Il en résulte une expérience culinaire franche, audacieuse et mémorable, qui fait parfois écho aux plats de notre enfance tout en offrant une proposition esthétique d’une grande technicité. C’est l'art de transformer des ingrédients simples en véritables œuvres d'art culinaire. Le menu 100% végétal orchestré par Christophe Schmitt et le chef pâtissier Jérémie Gressier est suprenant tant dans son esthétisme que son mélange de saveurs et convaincra même les plus récalcitrants. A découvrir absolument dans un domaine qui s’engage pleinement dans le développement durable et dont la flore et la faune sont minutieusement préservés.

3100 Route de Bagnols-en-Forêt, Tourrettes (83), terre-blanche.com

Si c’est juste un hôtel que vous recherchez, passez votre chemin. Ici, c'est un lieu où l'art, l'architecture, le vin et la gastronomie se rencontrent pour offrir une expérience vertueuse en tous points incomparable. Incomparable. Le Château La Coste, entouré de ses 200 hectares de vignes en biodynamie, et d’un parc accueillant un parcours d'œuvres d'art signées des plus grands artistes contemporains, inviteindéniablement à l’introspection et au ressourcement de soi par la dimension artistique du lieu. De Oscar Niemeyer à Sophie Calle en passant par Jean Nouvel, Louise Bourgeois ou encore Yoko Ono, chaque artiste a laissé une trace de son passage, enrichissant le domaine de pavillons à l’architecture surprenante, pour mieux préserver d’admirables installations artistiques permanentes ou éphémères. En contrebas, le maître japonais de l'architecture, Tadao Ando, a lui conçu un écrin pour l'art en pleine nature, jouant avec les matériaux et les textures. Ce bâtiment, construit en V, reflète la lumière et l'espace à travers ses imposantes baies vitrées. Côté hébergement, « L’Auberge La Coste », dont l’ouverture est prévue cet avril, offrira 76 chambres et complètera les 28 suites exclusives actuellement disponibles à la Villa La Coste. Le restaurant étoilé, dirigé par la célèbre cheffe Hélène Darroze, ajoute une touche d’autant plus remarquable que les déambulations artistiques exigent une pause bien méritée. La cheffe étoilée apporte sa créativité et son talent exceptionnels à chaque plat. En utilisant des ingrédients locaux de haute qualité, elle crée une cuisine à la fois raffinée et ancrée dans son terroir et met en valeur les saveurs de la région, sans trahir ses origines basques. Elle s’exprime ici par une carte radicale axée sur le végétal, pour mettre en lumière ses « jardiniers de Provence » chouchou : betterave et asperge verte de Didier Ferrein, topinambours de Frédéric Martin ou kiwi de Florent Mounier sont travaillés et sublimés tout comme les productions bio issues du potager du domaine. Que l’on peut d’ailleurs visiter.

2750 Route De La Cride, Le Puy-Sainte-Réparade (13), chateau-la-coste.com